«Les causes du diabète sont multiples»

Partager

Le chef de service de diabétologie du CHU Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou, Dr Salah Mansour souligne que la prévalence du diabète oscille les 10% du nombre de la population et cela diffère d’une région à une autre. Dans cet entretien notre interlocuteur incite les citoyens à se faire dépister précocement, à respecter l’hygiène et le mode de vie pour parer à cette maladie.

La Dépêche de Kabylie : Pouvez-vous nous parler de la maladie du diabète ?

Dr Salah Mansour : Le terme diabète, en lui-même, désigne plutôt un symptôme qu’une maladie, c’est-à-dire, il se définit par une polyurie qui veut dire une sécrétion d’urine anormale et importante. Lorsque les urines sont sucrées, on l’appelle diabète sucré comme il y a aussi un diabète qui n’a rien à voir avec le sucre donc il est insipide. Dans le diabète sucré il y en a plusieurs mais ce qui est commun, c’est l’élévation du sucre (hyperglycémie) dans le sang qui devait être éliminé que par les urines, c’est pourquoi il y est polyurie. Un signe biologique, mais la maladie c’est autre chose.

Qu’est ce qui provoque cette hyperglycémie dans le sang ?

Déjà il faut savoir qu’il y a deux types de diabète. Pour le type I, qui touche en majeure partie les enfants, est causé de 5 à 10% par une destruction des cellules productrices de l’insuline (anticorps). Comme il y a également d’autres facteurs qui peuvent, d’ailleurs, engendrer la maladie, à savoir certains médicaments, certaines maladies (tumeurs), les hormones… Pour le type II, qui occupe jusque-là la majorité des cas (90%),  l’insuline existe et même en abondance surtout au début mais n’arrive pas à agir en périphérie à cause d’une résistance à son action. L’origine de cette insulino-resistance est multifactorielle. Il y a une prédisposition familiale (facteur génétique), l’âge avancé mais surtout le manque d’activité physique et une alimentation abondante, hypercalorique et de mauvaise qualité. Ce qui engendre de l’obésité du diabète, de l’hypertension artérielle et des problèmes de cholestérol. Tous ces facteurs se retrouvent chez le même malade et s’associent (association de malfaiteurs) pour aboutir à des complications néfastes pour l’individu et qui génèrent des coûts exorbitants pour les caisses de l’Etat.

Vous venez de parler des conséquences de la maladie, pouvez-vous les énumérer ?

Il faut que vous sachiez, qu’un petit vaisseau peut se boucher par la présence constamment du sucre dans le sang, à titre d’exemple, au niveau de l’œil (rétinopathie) ça provoque la cécité. Des petits nerfs (neuropathie), perd de sensibilité pied diabétique qui mène jusqu’à l’amputation… C’est dire que celle-ci est due à la même maladie mais qu’elle a beaucoup de ramifications : hypertension, l’obésité perturbation lipidique. La maladie peut également engendrer des conséquences irréversibles, comme un accident vasculaire cérébral (AVC), infarctus de myocarde (IDM) et les gangrènes.

Un mot pour conclure

Le diabète de type 2 peut maintenant être évité ou du moins retardé par le retour à nos habitudes culinaires (régime méditerranéen) et la lutte contre la sédentarité. Il faut savoir le dépister puisque beaucoup de diabétiques s’ignorent et une fois diagnostiquer la prise en charge passe par l’éducation et l’acquisition d’une hygiène de vie, quant aux médicaments, toutes les classes thérapeutiques sont disponibles et prises en charge complètement par l’État.

Entretiens réalisé  par M. Z

Partager