Ils viennent chaque matin et chaque après-midi par dizaines devant le commissariat. On les prendrait pour des manifestants en sit-in pour on ne sait quel motif. Ils se massent devant l’entrée défendue par trois ou quatre policiers, et ils restent là toute la journée. Dans un coin, quatre autres policiers en tenue noire de CRS, la matraque au poing, bavardent, mais prêts à toute éventualité. Cependant, comme il ne se passe rien qui justifie une intervention musclée, ils se tiennent pénards. Mais de quoi s’agit-il donc ? Un des agents postés devant l’entrée nous affranchit : « ils arrivent pour déposer leurs dossiers pour le recrutement d’agents polyvalents ». Ce dernier nous donne plus d’explications. « La police a besoin, chaque année, d’agents civils pour accomplir des tâches diverses, comme la soudure, la plomberie, l’électricité le jardinage, la coiffure, etc. Mais comme le recrutement ne peut se faire directement, celle-ci organise annuellement un concours », nous apprend-t-il. Mais pourquoi les concernés, une fois leur candidature déposée, ne rentrent-ils pas chez eux ? Pourquoi demeurent-ils plantés là alors qu’ils devraient être dispersés ? Viennent-ils pour essayer de trouver un moyen de gagner l’amitié d’un policier, assez influent pour donner un coup de pouce ? Pourtant, ils savent que la date de clôture est prévue pour le 8 de ce mois ; donc impossible d’espérer voir l’examen se tenir avant. Quant au policier complaisant, s’il existe, ce qui est improbable, il ne serait certainement pas à portée de main du premier venu. A la cellule de communication, nous avons la confirmation de recrutement d’agents polyvalents, de la date d’ouverture et de clôture du dépôt de dossier (du 20/10/ au 08/11), du niveau et du diplôme exigés (de la 6ème primaire à la première année du lycée et tous les diplômes), mais il nous a été impossible de savoir le nombre d’agents dont on pourrait avoir besoin. D’autre part, comme chaque daïra a ses propres besoins et qu’on se soucie d’éviter aux intéressés le déplacement, des instructions ont été données pour que chaque sûreté de daïra accepte de recevoir les candidatures. Mais pour plus d’unification, le concours aura lieu dans un seul centre, lequel sera désigné ultérieurement et ne peut qu’être au commissariat.
Aziz Bey