Continuant son programme d’action sur tout le territoire de la wilaya, l’association sociale « Femme active » de Tizi-Ouzou, a programmé avant-hier, une journée de sensibilisation sur les fléaux sociaux dans cette commune. En effet, ce programme a commencé par un travail de proximité fait aussi bien par les membres de la dite association que par les auxiliaires de vie et les éléments de la sûreté de daïra. A leur tête, la présidente Madame Hachemi Djouher, tous ces acteurs ont sillonné les rues de la ville, les cafés, les épiceries. En plus du contact direct avec les citoyens, des prospectus leur ont été remis afin de les sensibiliser sur ces fléaux ravageurs dans notre société à savoir le suicide, la violence, la délinquance, la drogue, l’échec scolaire, l’exploitation des enfants… En tout cas, cette sortie sur le terrain a rencontré une bonne adhésion des citoyens qui ont écouté et ont marché à côté des organisateurs. « C’est une très bonne chose. Nous remercions ces femmes courageuses qui sillonnent toute la wilaya pour sensibiliser les gens sur ces phénomènes qui se propagent dans nos villages et cités à la vitesse de la lumière. Il n’y a presque plus un foyer qui n’est pas touché par l’un de ces fléaux. Mobilisons-nous pour stopper ces ravages », lancera un automobiliste qui venait de recevoir le prospectus. Dans l’après midi, c’est une rencontre avec les représentants des comités de villages et d’associations qui a été organisée à la salle de réunions de l’APC. A côté de la présidente, il y avait M. Hocine Ameur, président de la commission sociale de l’APC, M. Belkheir, professeur en psychologie, M. Bey Rachid, imam de la mosquée Errahma, un représentant de la sûreté de daïra, M. Kader Bendou, chef du service social de l’APC et les auxiliaires de vie. Dans son intervention, Madame Hachemi Djouher fera tout d’abord l’historique de l’association qu’elle préside et les actions qu’elle a menées depuis sa création et notamment sa caravane de sensibilisation sur les fléaux sociaux. Elle insistera sur la place de la mère dans l’éducation des enfants et la promotion de la famille tout en s’appuyant sur des exemples concrets et en faisant un retour sur ce qu’était la société algérienne quand, justement, il y avait tout le monde qui s’occupait de l’éducation allant de la cellule familiale en passant pas la rue jusqu’à l’école. S’adressant aux représentants des comités de villages, elle leur dira qu’ils ont toutes les prérogatives de mener des actions de médiation sur le terrain pour apaiser certaines tensions dans la société. « Vous pouvez tous apporter un plus. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Ne baissez pas les bras » arguera-t-elle en face d’eux. Et de poursuivre: « il faut être vigilants. Nos enfants sont quotidiennement guettés par ces fléaux. Il faut leur parler. La communication est un moyen efficace pour régler tant de problèmes », poursuivra-t-elle. Dans un langage simple et raisonné la présidente de l’association réussit à retenir l’attention de l’assistance car son langage est direct et est empreint de sincérité. « Vous devez être l’ossature de cette société qui n’était pas comme cela avant. Au sein de notre société nous œuvrerons de façon à concrétiser les objectifs pour lesquels nous l’avions créée, mais nous compterons toujours sur vous car vous êtes un maillon important dans toute cette chaîne », insistera-t-elle. Et de dire à la fin de son intervention que cette sensibilisation est indispensable. L’imam de la mosquée ajoutera de son côté qu’une telle sensibilisation est importante. M. Rachid Bey, car c’est de lui qu’il s’agit, s’appuiera sur des hadiths du Prophète Mohamed QSSL au sujet de l’éducation. En d’autres termes, il expliquera que l’enfant est né innocent ; mais il préfère le bien au mal et c’est aux parents que revient la mission de renforcer en lui cette qualité. « Chacun de nous est responsable. L’éducation des enfants nous échoit », estimera l’imam. Dans son intervention, le professeur Belkheir spécialiste en psychologie n’ira pas par les quatre chemins pour dire à la salle que la responsabilité est partagée par tous. « Des rencontres comme celle d’aujourd’hui sont bénéfiques. Ce sont des thérapies pour tous ces fléaux évoqués. Revenons à nos traditions qui constituent pour nous un trésor et vous allez voir que nous arriverons à marquer des points sur ces fléaux. De nombreuses études ont montré que l’organisation familiale de nos ancêtres est aujourd’hui utilisée dans le soutien social et psychologique des grands malades et des malades en fin de vie. La chaleur familiale et les rencontres sont aussi bénéfiques que thérapeutiques. Il suffit de voir que lorsque quelqu’un est hospitalisé c’est tout le village qui l’entoure. C’est une thérapie inépuisable », clamera-t-il. Et de terminer par ces phrases qui sonnent comme des slogans: « Ayons cette culture de sensibilisation. Et que chacun assume sa responsabilité. Nous vaincrons tous ces maux. Main dans la main. Afus deg fus ». Au terme de cette rencontre, un débat riche s’ensuivit et des propositions ont été soumises à la présidente qui les exposera aux membres de bureau de l’Association qui tiendra son séminaire dans les prochains jours.
Amar Ouramdane
