296 travailleurs contractuels licenciés

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Les décisions de résiliation des contrats des agents seront adressées ultérieurement mais prennent effet à compter d’hier, a-t-il été mentionné dans une note de service signée par le P/APC.Dans sa première note de service qu’il signe officiellement depuis son installation à la tête de l’APC de Tizi Ouzou, n° 811 du 31/12/2005, adressée aux différents services de la commune, M. Bensalem demande “de procéder à la résiliation de tous les contrats de la régie et autres souscrits par le personnel mis sous votre autorité à l’exception cependant des employés affectés à la voirie y exerçant en qualité d’agent du nettoiement”. A comprendre par cette note, que la suppressions des postes d’emploi touchera les services du siège communal, du parc et de la maintenance y compris des chefs de services au niveau du siège seront touchés par cette mesure. Le nouveau locataire de l’hôtel de ville a ainsi inauguré sa mandature par une mesure “impopulaire” restée pendante depuis plusieurs mois, nous ont déclaré les représentants des syndicats. Ce qui fera que la commune de Tizi Ouzou sera paralysée dès ce mardi par une grève générale de ses travailleurs, pendant une durée non déterminée à l’appel des syndicats UGTA et SNAPAP. Le débrayage auquel avait appelé mardi dernier les sections des services voirie et maintenance, affiliées à l’UGTA, est un remake de l’arrêt de travail observé par ces deux services le 29 novembre dernier, pour réclamer le paiement des arriérés de cinq mois de salaire. Le SNAPAP, nouvellement structuré dans cette commune, a appelé de son côté à une grève qui prendra effet à partir de jeudi prochain jusqu’à “satisfaction totale des revendications des travailleurs”. Le SNAPAP a énuméré 13 points de revendications liées à la situation socioprofessionnelle des travailleurs et fonctionnaires de la mairie, et au fonctionnement de l’hôtel de ville. ce syndicat autonome ne manquera pas selon son secrétaire général, de mettre en avant de son action son courroux face à cette nouvelle mesure. Mais à la municipalité de la ville des Genêts, il n’y a pas que le problème des salaires qui range le bon fonctionnement de la mairie. Les revendications des travailleurs et fonctionnaires ont révélé au grand jour le mode de gestion ayant prévalu jusque-là dans cette institution élue. Les contestataires s’en prennent ainsi aux élus qui “gèrent leur carrière” et aux responsables de l’administration locale, wali et chef de daÏra en l’occurrence pour “les injonctions qu’ils exercent sur les élus et fonctionnaires de la mairie”.Les contractuels victimes d’une gestion hasardeuse ?Le débrayage auquel ont appelé les deux syndicats en rangs dispersés, se veut un cri de détresse des travailleurs contractuels, et de la régie ayant exercé pendant des années sans indication statutaire. ce qui n’a pas manqué de créer une cacophonie à leur sujet et de bloquer leurs salaires depuis des mois. Les vagues de licenciements ayant touché pas moins de 360 contractuels au printemps dernier ont créé une grande secousse au sein de l’administration communale, qui s’est soldée par la démission de six chefs de services. Un syndicaliste de l’UGTA, nous a révélé qu’il y avait eu plusieurs décision contradictoires prises au sujet des contractuels et personnel de la régie, qui n’ont fait que nourrir le flou sur le sort de cette catégorie des travailleurs. Il cite, la décision prise pas le secrétaire général de régulariser ces travailleurs, butée à une décision télégraphique émanant da wali et adressé au receveur communal pour “arrêter tout paiement de salaire des ouvriers dont leurs contrats ont été renouvelés” en date du 2/07/2005. Le wali a motivé cette instruction par le fait que “la commune continue de recruter et de puiser les salaires du budget destiné à l’équipement”. Ces contrats ont été établis sous forme de décisions d’annulation des résiliations émanant du secrétaire général de la commune.Ce genre de “dribble” administratif ne s’est pas estompé là, puisqu’un autre arrêté datant du 17 octobre 2005 sous le n° 194/SG/CTO portant budgétisation de la subvention (moins value fiscale) d’un montant de 50 millions de dinars, pour la régularisation des salaires impayés, a soulevé la réserve du chef de daïra.le document en question établi par l’administrateur de la commune suite à la lettre du wali n° 1274 du 15 octobre 2005, portant utilisation de la moins value fiscale 2004 et 2005, stipule “l’ouverture par anticipation en recette et en dépenses au budget communal de l’exercice 2005, un crédit de 50 millions de dinars pour la régularisation comptable intervenant au budget supplémentaire” de la même année pour la régularisation des salaires des travailleurs. Mais ces derniers ne verront pas la totalité de leurs salaires réglés en raison de la réserve formulée par le chef de daïra, qui ordonne à “ne prendre en considération que les salaires antérieurs à la dissolution de l’ensemble populaire communale de Tizi Ouzou le 27/07/2005”. L’ire des syndicalistes a atteint son paroxysme, lorsque ces même contractuels et fonctionnaires de la régie affectés aux services de la maintenance et de la voirie, seront maintenus mobilisés sur instruction de la wilaya. Ils étaient enrôlés pour les besoins de l’embellissement de la ville de Tizi Ouzou, survenu le mois de septembre dernier, à la veille du meeting de Bouteflika, sur le projet de charte de la paix et la réconciliation nationale. Néanmoins, la réserve par le chef de daïra sera levé après que les travailleurs aient observé un piquet de grève de deux heures à l’appel du SNAPAP, le 21 décembre dernier pour protester entre autre contre le “retard mis dans le paiement des salaires des fonctionnaires”. Autrement, le retard mis dans l’application de l’arrêté 194 du 17/10/2005. La mise en chômage des 296 travailleurs contractuels est ainsi perçue par ces derniers comme étant “le résultat d’une gestion hasardeuse de la mairie par les maires qui se sont succédés depuis une décennie”. Pour les syndicalistes du SNAPAP, rencontrés hier au siège de la mairie, estiment que leurs collègues vacataires sont victimes de non-gestion qui prévaut à la commune.Le wali au motif que la mairie dépense plus de 80% de son budget dans le paiement de salaires, a insisté sur l’impératif licenciement de pas moins de 650 travailleurs, a refusé d’approuver les budgets votés par l’APC. 360 travailleurs contractuels feront les frais des injonctions du wali et seront radiés de leurs postes. Près de 300 autres liés à la régie ont été frappés par le sceau de licenciement qu’aucun responsable n’a osé appliqué jusqu’à l’arrivée du nouveau maire. La grogne du personnel de la municipalité, notamment ceux exerçant au siège de la mairie, a atteint son paroryxme. Ils observeront plusieurs mouvements de protestations sans la caution de leur section syndicale UGTA. Dès lors, les quatre sections syndicales de la municipalité sont divisées en deux clans : celles des services maintenance et voirie resteront fidèles à l’UGTA, quant à celles du parc et siège, elles seront auto-dissoutes. Une section SNAPAP sera, dès lors, créée et draine dans ses rangs 216 adhérents parmi les 300 que compte le siège de l’Hôtel de ville et 74 des 80 employés au parc communal. C’est ainsi que l’UGTA tente de reprendre le terrain, avec, comme cheval de bataille, la régularisation des contractuels et vacataires. Une conférence de la coordination syndicale des collectivités locales et de l’administration a été organisée le 25 décembre dernier pour réclamer l’ouverture d’un dialogue social en vue de discuter du statut de la Fonction publique (voir édition du 28/12/2005). Malgré le clash qui rend impossible l’unification des actions des deux syndicats, leurs revendications convergent vers le paiement des salaires et de dénoncer ce qu’ils qualifient d’”utilisation abusive des biens et moyens de la commune par le chef de daïra”. Ils citeront, l’utilisation de la voiture de service de l’APC, d’une façon prolongée et son approvisionnement en consommable de bureau de la commune. D’autres révélations viennent comme pour exprimer leur ras-le-bol, telles “la location à titre gracieux des bules de la mairie par un privé au sud du pays depuis la mandature de Cherrak, la non perception des taxes sur l’habitation qui devrait être défalquer des quittances d’électricité en vigueur depuis deux ans”. Selon le secrétaire général de la section SNAPAP de l’APC, la mairie qui dépense 40 millions de dinars par an dans le paiement des travailleurs de la régie a tous les moyens pour engranger le double de cette somme. “Le droit de place que l’APC doit percevoir du marché du gros des fruits et légumes de Tala Athmane est de l’ordre d’un million de dinars par an. Mais il n’y a que deux cent mille dinars qui rentrent à la caisse”, où va le reste ? Notre interlocuteur renvoit ce gros écart au mauvais fonctionnement du service recouvrement. Ce qui rend la perception des différentes recettes de la régie quasi nulle, a-t-il précisé. Pour lui, ces ressources, si elles sont bien maîtrisées, peuvent permettre à la régie communale de faire face aux salaires de ses travailleurs et entreprendre des projets de proximité sans recourir à l’aide de l’Etat.

M. A. T.

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