Le wali appelle à la patience

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Les habitants de la daïra de Chemini annoncent, dans un communiqué, un chapelet d’actions de rue à mener à partir de ce dimanche, dont une marche au chef-lieu de wilaya, une grève générale au niveau des quatre localités de la daïra, la fermeture de plusieurs axes routiers,… et ce, pour réitérer leur revendication : «l’alimentation de tous les foyers de la région en gaz naturel dans l’immédiat».

Craignant un éventuel enlisement de la situation, le wali de Béjaïa, Hamou Ahmed Touhami, sollicite les citoyens de Chemini à être «patients», pour voir leur région raccordée au réseau du gaz naturel. Sans en fournir un quelconque timing, le chef de l’exécutif de wilaya a, néanmoins, assuré dans une conférence de presse, animée mercredi en fin d’après-midi, que «les quatre communes de la daïra de Chemini seront bel et bien alimentées en gaz de ville». Qualifiant la dernière action de rue des habitants de ladite daïra de «terrorisme», le wali a expliqué que la réalisation de 4000 kilomètres de réseaux de distribution de gaz est loin d’être une «mince affaire», en indiquant qu’il a hérité «d’une situation «catastrophique» à son arrivée à la tête de la wilaya. «On accuse un retard de trois ans en matière de pénétration en gaz de ville. Le retard ne m’incombe pas, mais incombe à d’autres parties. Il y a une main invisible qui veut que rien ne se fasse à Béjaïa», a-t-il lâché en reconnaissant que des problèmes d’ordre «techniques» persistent à ce jour. Accusé d’avoir favorisé quelques régions aux dépens d’autres, Hamou Ahmed Touhami a précisé que le programme de raccordement de plus de 50 000 foyers au gaz de ville était «ficelé» en juin 2010, soit avant son installation à la tête de l’exécutif de wilaya de Béjaïa. Il a avoué en outre, que des interventions au niveau de l’administration centrale ont eu lieu à l’effet de faire bénéficier quelques régions en gaz naturel, en citant les 226 foyers du village d’Amsiwen à Timezrit et d’autres à Tizi N’berber. «Il y a quelqu’un (sans préciser qui, ndlr) qui a tapé du doigt sur la table pour qu’on procède à l’alimentation de ces régions en gaz de ville», a-t-il révélé. De son côté le DEM de Béjaïa a précisé que le programme quinquennal 2010/2014 de raccordement de plus de 50 000 foyers au réseau du gaz naturel est «géré par un équipe interministérielle», relevant, au passage, les multiples contraintes dont, notamment, des oppositions citoyennes qui freinent la réalisation dudit programme. «Entre 2005 et 2014, nous avons seulement réalisé 75 kilomètres du réseau de transport. Est-ce normal ?», s’interroge-t-il en ajoutant que ses services ont, pourtant, établi les tracés les moins contraignants. Plus pessimiste, le directeur de la SDE/DD de Béjaïa a indiqué que le gazoduc  Béjaïa-Béni Mansour est vétuste, d’où, préconise-t-il, la nécessité de sa réhabilitation. «Si on ne le réhabilite pas, on aura des problèmes», a-t-il prévenu. «On aura de l’air dans les tuyaux», ironise, pour sa part, le wali de Béjaïa.

Dalil S.

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