Des malades de plus en plus jeunes

Partager

Le diabète se propage à un rythme hallucinant dans la wilaya de Bgayet, devenant ainsi, un problème majeur de santé publique. Les statistiques recoupées, obtenues auprès des associations de malades, des maisons du diabétique et des praticiens de la santé relèvent que près d’un citoyen sur dix est touché par le diabète. « Il est rare, de nos jours, de trouver une famille qui ne compte pas un diabétique parmi ses membres », nous confie un médecin de Sidi Aïch. Le toubib se dit persuadé que les chiffres recouvrent une réalité tronquée, dans la mesure où il y a énormément de malades qui s’ignorent. La symptomatologie du diabète, explique-t-il, pouvant rester pendant longtemps discrète, et le sujet ne découvrant la maladie qu’à l’occasion d’un dosage fortuit de la glycémie. Signe alarmant, les médecins interrogés à ce sujet, font état d’une occurrence de plus en plus patente du diabète non insulinodépendant (ou diabète gras) chez l’adulte jeune et l’enfant, alors que par le passé ce type de diabète n’était dépisté que chez les sujets âgés de plus de 40 ans. «Cette fluctuation haussière de la maladie est en partie la résultante du mode d’alimentation moderne, riche en sucre er en graisse, adopté par la majorité de la population», analyse un médecin de l’EPSP de Seddouk, rappelant le caractère incurable cette pathologie multifactorielle, que l’on peut, cependant, contrôler efficacement. «La célébration de la journée mondiale du diabète, coïncidant avec le 14 novembre, nous rappelle l’opportunité et l’urgence de la mise en œuvre d’un plan d’action coordonné pour stopper l’avancée spectaculaire de la maladie, mais aussi la nécessité d’agir préventivement par l’information et la sensibilisation», explique-t-il. En l’absence d’une prise en charge adéquate, notamment par un dépistage précoce des complications, celles-ci peuvent engager le pronostic vital du malade, en l’exposant aux maladies cardiovasculaires. «Un diabète mal contrôlé peut aussi donner lieu à d’autres retentissements visceraux, tels que l’atteinte des yeux et du rein ou conduire à l’amputation», avertit un autre spécialiste. «Le diabète n’est pas compatible avec une vie normale, pour peu que le traitement et les recommandations données aux malades soient scrupuleusement respectés», tempère le praticien. Un autre médecin d’El Kseur estime pour sa part, qu’on peut endiguer ce fléau, en mettant en place une stratégie dont les axes majeurs devraient s’articuler autour de l’éducation sanitaire, la sensibilisation du public sur les facteurs de risques, ainsi que le dépistage au niveau communautaire, tels que les dispensaires et les établissements scolaires. De nombreuses vies, espère-t-on, pourraient ainsi être sauvées, des handicaps évités et le lourd fardeau supporté par les établissements publics de soins allégé.

N. Maouche

Partager