Sous le slogan « un accident n’est pas dû au hasard », l’auditorium du Campus Aboudaou de l’université Abderrahmane Mira de Béjaïa a abrité, hier, un séminaire régional sur les accidents domestiques, organisé en collaboration avec la Direction du commerce et l’association locale Talsa, œuvrant pour la protection du consommateur et de l’environnement.
Le coup d’envoi de ce séminaire a été donné par le wali de Béjaïa, en présence des directeurs régionaux du commerce des wilayas de Béjaïa, Alger, Blida et Sétif. Dans son allocution, le représentant du ministère du Commerce, M. Kolli Sami, a insisté sur l’importance de la sensibilisation et le rôle du mouvement associatif dans la prévention des accidents domestiques pour éviter ce genre de drames, lesquels ont pris, selon lui, des proportions alarmantes. « Il faut que toutes les parties, soit les institutions étatiques ou les associations locales, conjuguent leurs efforts pour sensibiliser les citoyens sur le danger des accidents domestiques, qui ne cessent d’augmenter. Rien que pour l’année 2013, nous avons enregistré 449 accidents domestiques de brûlures dont 239 mortels », a-t-il affirmé. La première conférence de ce séminaire de sensibilisation a été animée par le Pr Bouattou, exerçant à la clinique des Brûlés Pasteur, sur les cas des individus brûlés suite à des accidents domestiques. Selon des statistiques communiquées par l’intervenant, les enfants de bas âge sont les plus exposés aux accidents qui surviennent à domicile. « Les statistiques d’une enquête pilote, réalisée entre 1998 et 2000, ont montré que 52 % des victimes d’accidents domestiques sont de la tranche d’âge allant de 0 à 4 ans, suivi des enfants âgés entre 5 et 9 ans (27,9 %) et enfin de 10 à 14 ans (20,1 %) », a déclaré l’orateur, tout en précisant que « 80 % de ces accidents surviennent dans des zones urbaines, dont 50 % dans des immeubles et 35 % à l’intérieur des cuisines ». Par ailleurs, le Pr Bouattou a lié les causes de ces accidents domestiques à plusieurs facteurs. «Pour les enfants de bas âge, les adultes ont une grande part de responsabilité dans les accidents qui leur surviennent à domicile. Un manque de surveillance peut s’avérer fatal. Dans son développement psychologique, l’enfant cherche une autonomie et de nouvelles expériences dans la vie, d’où l’importance de la vigilance », a-t-on indiqué. A cela s’ajoutent, l’environnement matériel, c’est à dire la multiplication des lieux à risque à l’intérieur de la maison, et le faible niveau socio-économique des familles, caractérisé par des habitations vétustes, ressources insuffisantes,etc. Abordant le cas des intoxiqués au monoxyde de carbone, le Pr Bouattou a imputé ce genre de drame à « l’absence de ventilation dans les maisons, installation des chauffages par un personnel non qualifié et la non-conformité de certains appareils aux normes requises ». A la fin de son intervention, le conférencier a montré à l’assistance des photos insoutenables sur des cas d’enfants brûlés admis à la Clinique des Brûlés Pasteur, sise à Alger. Des images qui ont laissé les présents sans voix, tant les blessures sont d’une extrême gravité ayant coûté la vie à des dizaines d’enfants ou laissé sur leurs corps des cicatrices indélébiles.
Boualem Slimani

