La figue sèche entre 250 et 1000 da/kg !

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L’on continue dans la vallée de la Soummam, pour ne citer que cette région, à perpétuer ce « rituel » gastronomique de nos ancêtres, qui consiste à imbiber des figues sèches dans l’huile d’olive pour les manger au grand plaisir du palais! La consommation de la figue sèche dans cette région est une tradition culinaire, qui rappelle les temps lointains, où nos aïeux prenaient ce fruit au petit matin avec de l’huile d’olive sans café. L’on énumère les vertus de ce plat frugal, qui était, en plus d’être un petit-déjeuner, « un remède contre plusieurs maladies, notamment celles qui touchent à l’appareil digestif », nous disent les personnes âgées. «A une époque lointaine, lorsque l’on ne consommait que les produits agricoles Bios, produits dans nos jardins et autres vergers, sans engrais chimiques, ni pesticides, nous ne connaissions pas ces maladies modernes, comme les colopathies, qui font des ravages aujourd’hui !», révèle un octogénaire de Boudjellil. A cette époque où les Kabyles travaillaient avec amour et abnégation leurs «Taferka» (glèbes), il était impensable à un Kabyle de songer un moment que la figue sèche soit commercialisée dans son village ! Ce fruit, aux milles et une vertus, était disponible à profusion. D’ailleurs, il était stocké dans de grosses jarres en terre cuite (Ichvoula). Chaque matin, il est pris au petit-déjeuner avec de l’huile d’olive. «Comment voulez-vous tomber malade, alors ?», nous interroge un vieux d’une Taddart. Aujourd’hui, comme les temps ont beaucoup changé et le mode de vie avec, la fameuse Tazart ou Inighman (la figue sèche) est devenue un fruit de luxe ! A en juger ses prix exorbitants qui oscillent, selon la qualité bien évidemment, entre 250 et 1000 da/kg dans les marchés hebdomadaires et les différents magasins de l’alimentation générale dans la vallée de la Soummam. La désaffection que connaît le secteur de l’agriculture, notamment la culture des figues, a fait que ce fruit n’est produit qu’en petites quantités par de braves paysans qui refusent de lâcher cette culture ancestrale, qu’il faudra coûte que coûte perpétuer !

Syphax Y.

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