«Nous sommes en grève illimitée ! », « Nous sommes contre le départ du directeur Moumni », « Nous sommes pour le maintien du Professeur Ridouci et son équipe ». Telles sont les affirmations des travailleurs grévistes écrites sur des banderoles fixées aux murs, à l’entrée de l’EHS en cardiologie et chirurgie cardiaque Yacef Omar de Draâ Ben Khedda. Tout le personnel, sans exception, est en grève illimitée. L’établissement de santé a ouvert ses portes le 18 Février 2014 et fut inauguré par le ministre de la Santé et de la population, M. Boudiaf Abdelmalek. La raison de ce mouvement de protestation est que l’ensemble du personnel, de l’agent de sécurité aux chirurgiens en passant par les paramédicaux et les agents de l’administration, exige le maintien du directeur Moumni. Il y a par ailleurs le problème de l’IRM qui ne fonctionne pas depuis plus de trois mois. La climatisation a été demandée à quatre reprises en vain, les ambulances sont bloquées. Le personnel paramédical exprime également son soutien au directeur Moumni. « Il a réussi à faire fonctionner cet hôpital grâce à sa volonté et à la collaboration de tout le personnel médical, y compris les agents de sécurité qui l’estiment beaucoup car il a su tisser des liens de confiance et de convivialité avec tout le monde. Il n’est pas logique que cet homme, ce responsable qui a souffert pour faire démarrer cette infrastructure sanitaire nationale et grâce à qui nous ressentons une certaine stabilité soit remplacé du jour au lendemain. C’est injuste et nous refusons cet état de fait. Il réclame certaines choses, il dénonce, il dit ce qu’il pense mais toujours dans l’intérêt de l’EHS et de son personnel, à tous les niveaux », nous ont-ils tous confié. Nos interlocuteurs ajouteront : « Aujourd’hui, mercredi 19 novembre, une quinzaine de malades sont déjà arrivés. Ils viennent de l’intérieur du pays. Ils ne sont pas entrés à l’exception d’un seul malade car il était convoqué ». Ils ajouteront : « Prévues pour aujourd’hui, quatre interventions chirurgicales à cœur ouvert (circulation extra corporelle (CEC)) sont ajournées. Elles concernent deux enfants : une fille de Relizane (4 ans) et un garçon de Tizi-Ouzou (7 ans), ainsi que deux adultes de Boumerdès et de M’Sila ». Quant aux consultations : « elles sont gelées ! ». Les médecins menacent de départ collectif si Moumni n’est pas maintenu ! De leur côté les employés du laboratoire se plaignent du matériel qu’ils ont demandé et qui n’arrive toujours pas : « Le matériel labo pour analyses fonctionne à 2 %. Nous travaillons avec un matériel vétuste ». A son tour, le personnel administratif composé en majorité des pré emploi, nous dira : « Nous sommes là depuis le début, avec M. Moumni. Nous avons appris le métier avec lui et sans grands moyens. Aujourd’hui, nous refusons qu’il parte comme ça, lui qui s’est démené et s’est investi corps et âme pour faire fonctionner cet hôpital qui grâce à lui commence à connaître une certaine stabilité. Une grande confiance règne entre petits travailleurs et responsables, grâce à lui. Il y a chez lui cette franchise qu’on ne retrouve pas ailleurs. Nous le soutenons ! ». Une réunion regroupant les médecins a eu lieu dans l’après-midi d’hier. Elle s’est achevée par une pétition signée par tout le personnel de l’EHS destinée au ministre de la santé et au DSP. « Nous exigeons le retour du Directeur Moumni et en attendant nous maintenons la grève ! », nous informe l’un des grévistes contacté par téléphone.
Arous Touil