L’euro reprend son envol

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Le cours de la monnaie unique européenne repart à la hausse sur la place publique. La forte demande constatée, ces derniers jours, par les cambistes a revigoré la valeur de l’euro.

Après des jours d’incertitudes, l’euro repart à la hausse dans les cotations parallèles, aidé par le commerce souterrain qui s’installe allégrement pour colmater les brèches causées par les restrictions à l’importation. Déjà bien huilé par les vacances de fin d’année, la quasi-totalité des Algériens ayant célébré le réveillon en Tunisie, l’euro a encore gagné quelques dinars depuis.

Il est ainsi passé de 223 dinars contre un euro, à 225 dinars, hier. Les cambistes de la ville de Tizi-Ouzou tentent d’expliquer par un regain soudain des «gros acheteurs» qui ne peuvent être que «des importateurs des produits interdits par la liste du gouvernement». Ainsi, après une période d’instabilité qu’a connue le marché de change parallèle, la tendance est à nouveau à la hausse. Les habitués connaissent l’endroit où il faut se rendre.

Au centre-ville, près d’un café, à proximité d’une banque. C’est l’adresse connue de tous. Les cambistes rodent à longueur de journées dans les parages, attendant un potentiel client. Des gens de tous âges s’y rendent quotidiennement pour une opération de change. «Il fait combien l’euro ? C’est la question que pose tout automobiliste ou piéton qui s’adresse à un des cambistes que nous avons rencontrés sur place. «Vente ou achat ?», réplique-t-il.

Hier, le cours de la devise était en hausse. Un jeune homme explique que le change est autour de 220 DA pour 1euro vendu et 225 DA pour un euro acheté. Cela dit, explique-t-il, le marché est «à la hausse». Selon ce jeune cambiste, «les fêtes de fin d’année ont fait que la demande sur l’euro augmente et qui parle de hausse de demande parle forcément de hausse de taux de change». À signaler que pour la journée d’hier, le cours de l’euro à la banque d’Alger était à 132,75 à l’achat et à 140,90 à la vente.

Les fluctuations que connait depuis le mois dernier le marché parallèle de la devise s’avèrent être un faux indicateur de la maitrise objective et rationnelle de la masse monétaire nationale. Elle traduit plutôt la nervosité des portefeuilles des importateurs, dont les horizons s’assombrissent du jour au lendemain, faute d’une stratégie claire et ferme sur les importations. La restriction des importations a freiné l’élan de la hausse de l’euro sur le marché parallèle, autrement, des données macro économiques actuelles devraient être favorable à une cotation qui frôlerait les 240, voire les 250 dinars pour un euro échangé dans le marché parallèle, nous a expliqué un économiste.

1 euro vaut 230 DA à Béjaïa

Ces jours-ci, la monnaie européenne est en hausse dans toutes les villes de la vallée de la Soummam. Ainsi, a-t-on vérifié hier auprès d’un cambiste d’Akbou, 1euro vaut 230 DA à la vente et se négocie entre 210 et 210, 25 DA à l’achat. «Lorsqu’il s’agit d’une grande somme, on peut acheter un euro à 210, 25 dinars», a-t-il précisé.

En franchissant, depuis maintenant des mois, la barre des 200 DA, la devise européenne bat ainsi tous les records réalisés depuis sa mise en circulation début 2002. Pour un banquier de Béjaïa, «les craintes de voir le dinar perdre davantage de sa valeur dans les prochains mois a, en partie, poussé bien des détenteurs de la monnaie nationale à échanger leurs épargnes contre un placement plus sûr en euros». Pour de nombreux cambistes, l’écart entre les deux monnaies se creusera davantage dans un avenir proche.

Kaméla H. et Boualem S.

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