»Il faut dépolitiser l’acte de développement »

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« Le développement local à Tizi Ouzou s’est toujours effectué en fonction de la disponibilité du foncier. Cela n’existe nullement dans les autres régions », a déclaré hier le Wali de Tizi Ouzou Hocine Mazouz, lors d’une rencontre avec les comités de villages de la daira de Draâ Ben Khedda, et en présence de tous les directeurs de la wilaya et des P/APC des quatre communes : Tadmait, Draâ Ben Khedda, Tirmitine et Sidi Naâmane. Se voulant persuasif et pédagogue le wali dira que le développement s’inscrit dans le cadre des besoins exprimés par la population et d’un aménagement territorial bien précis, avant d’enchaîner que « cela n’a jamais été le cas,on a constaté qu’il y a un développement anachronique qui ne répond nullement aux besoins exprimés par la population ». Saisissant l’occasion de son premier contact avec la population, il a mis en exergue son approche du concept de développement, ainsi que sa vision et sa politique de gestion dans la région, « il faut d’abord commencer par partager la région selon la configuration géographique (relief montagneux, littoral) ensuite chercher les déficits et enfin répondre aux aspirations des citoyens en injectant des équipements publics ». Le développement, pense-t-il, est une action réfléchie, étudiée et calculée pour le bien-être d’une population, « lorsqu’on programme un projet c’est pour donner de l’espoir à la population », souligne-t- il.Le retard accusé dans le développement n’incombe pas uniquement à l’indisponibilité du foncier, croit le chef de l’exécutif, qui a affirmé que plusieurs projets subissent des oppositions formulées par des personnes. Pour étayer ses propos, il dira que le projet de réalisation d’un institut national a été inscrit en 2004, faute d’assiette il a été reporté plusieurs fois, « actuellement, en 2006 c’est la commune de Draâ Ben Khedda qui en bénéficiera », avant d’ironiser : « Avec cette attitude, même si on alloue tout le budget de l’Etat on ne va pas régler les problèmes de Tizi Ouzou ». Il a évoqué également dans le secteur du raccordement au gaz naturel, le blocage du projet de quatorze sites miniers générateurs de 14 000 emplois à cause des oppositions.L’entente, la collaboration et la coopération entre l’administration, les élus et la population est un atout majeur pour le développement, « il doit être utilisé comme un apport positif et non un facteur freinant. Dans ce dernier cas, le wali tout seul ne peut rien faire », clame-t-il. Le chef de l’exécutif a plaidé pour la dépolitisation de l’acte de développement, « il faut dépolitiser l’acte de développement », lança-t-il à l’adresse de quelques comités de villages qui ont fait allusion lors de leurs interventions sur les luttes politiques.La situation qui prévaut dans la wilaya est le résultat de l’accumulation de beaucoup de problèmes durant plus d’une décennie « il y avait au début la décennie rouge, ensuite les événements qu’a connu la région », explique-t-il et le salut, dira-t-il, est dans un travail concerté et où tout le monde doit s’impliquer. »Une assemblée une fois élue doit perdre sa couleur politique pour se rassembler autour des problèmes ». En commun accord avec le P/APW, il y aura la création de l’agence de wilaya du foncier. A ce titre, il a annoncé que toutes les transactions foncières sont gelées jusqu’à nouvel ordre. Une mesure faite pour voir plus clair, a-t-il précisé. Dans la foulée, il a déclaré également qu’il y aura la création d’une bonification pour les communes qui créeront des décharges publiques dans le cadre de la préservation de l’environnement.Nous y reviendrons.

M.Ait Frawsen

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