Le collectif des citoyens monte au créneau

Partager

Contrairement aux directives du ministre des Ressources en eau, M. Hocine Necib, qui avait, lors de sa récente visite à la wilaya, donné des instructions fermes quant à l’amélioration du réseau de l’AEP à travers la wilaya, certaines régions restent encore en souffrance, à l’image de la localité de Raffour, distante d’une cinquantaine de kilomètres à l’Est du chef-lieu de la wilaya de Bouira.

Afin de dénoncer ces carences, le collectif des représentants des citoyens de l’aarch Iwakouren ont fait part, jeudi dernier, de leur mécontentement quant au retard mis par les services de l’hydraulique afin de lancer le projet de rénovation de la conduite de l’AEP du captage d’achadhoukh. Cette dernière, faut-il le préciser, alimente une bonne partie de Raffour. Cet ouvrage a subi des avaries sur une distance d’environ 200m lors des travaux du décapage et terrassement au niveau des assiettes de terrains du nouveau CEM et celle mitoyenne des 100 logements sociaux. Pour rappel, cette conduite a été mise hors service depuis 03 ans à cause de la destruction de ce tronçon et rien n’est encore entrepris pour sa réparation, selon ce collectif. Le fait révoltant, d’après les dires des représentants de ce collectif, est celui du nouveau forage réalisé livré et équipé depuis une année à proximité de l’ancien, dont le débit a baissé. Le débit du nouveau forage est de 22 titres à la seconde, nous apprend-on. Une importante quantité d’eau de bonne qualité n’est pas encore exploitée, s’emporte Omar, l’un des membres de ce collectif, à cause d’une minable avarie, alors que rien que pour l’opération de forage, une enveloppe financière qui frôle les 100 millions de centimes a été consommée. Bien plus grave, les citoyens de la ville de Raffour, qui abrite 12 000 habitants et qui a cessé d’être alimentée depuis trois mois à partir du captage d’El Ainser Averkane de Saharidj pour être raccordée à celui du barrage Tilesldit, ont cessé de boire de cette eau à cause de sa mauvaise qualité le liquide étant pollué (mélangé avec de la terre), laissant un arrière-goût amer, affirment les citoyens dont les plus nantis utilisent l’eau minérale. Quant au reste des citoyens, ils partent chercher cet or bleu dans leur village d’origine Iwakouren, situé en haute montagne à Saharidj, distant de 20kms de Raffour, notamment depuis que des cas de vomissements et de diarrhée collectifs se sont manifestés à Raffour depuis la mise en service de ce nouveau réseau de distribution. Un cas de pollution confirmé par les services de la prévention de l’EPSP d’Ahnif après prélèvement et analyse d’échantillons de l’eau en laboratoire, d’où la nouvelle montée au créneau du collectif des représentants des citoyens de Raffour qui menace de radicaliser leur mouvement de protestation dans le cas où rien n’est entrepris dans l’immédiat pour procéder aux réparations nécessaires sur l’avarie de la conduite d’achadhoukh. Cette dernière, selon eux, ne nécessite pas de grands efforts financiers, mais seulement de la bonne volonté des gestionnaires des projets d’utilité publique. Notons enfin pour conclure que la mise en garde lancée par les citoyens de Raffour est à prendre au sérieux, d’autant plus que la région a renoué avec les mouvements de protestations pour dénoncer les défaillances des services étatiques. La dernière action en date était celle des citoyens de la commune d’Ahnif, lesquels ont paralysé la circulation durant toute une journée, en fermant les deux principaux axes routiers qui desservent l’Est du pays, la RN15 M’Chedallah-Béjaïa et la RN5 entre M’Chedallah et Constantine, en guise de protestation contre la décharge publique de M’Chedallah en bordure d’Assif N’Sahel aux incalculables retombées sur la santé publique et l’environnement.

Oulaid Ousalah

Partager