Les décharges sauvages pullulent

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Se promener à travers la wilaya de Tizi Ouzou, notamment dans son versant Sud, est devenu au fil des années choquant. De Boghni à Béni Douala en passant par Mechtras, Assi Youcef, Tizi N’tléta, Ouadhias, souk El Tenine, Maâtkas, Tirmitine et tant d’autres localités, l’environnement est en déclin. Les décharges sauvages, les dépotoirs à ciel ouvert, les différents objets repoussants, surtout des cannettes vides, des bouteilles, des sachets noirs et tant d’autres déchets jonchent les abords des routes, les forêts et les oliveraies ; aucun espace n’est épargné. L’environnement est en déclin, la nature, agressée de toutes parts, se dénature. A Boghni, l’oued prenant ses racines de la montagne du Djurdjura reçoit toutes les eaux usées et tous les déchets jetés par des gens sans foie et sans le moindre souci pour la nature. L’oued est aujourd’hui pollué et renvoie une image de désolation. A Assi Youcef, une région au beau milieu de la montagne, l’oued est pourri et les déchets foisonnent. Plus bas, Mechtras, une zone riche en ressources hydriques, est synonyme de pollution généralisée. Les rivières, les sources et des centaines de puits son déjà pollués. La nappe phréatique risque de subir le même sort. Le chevauchement des eaux pluviales, potables et celles de l’assainissement risque de provoquer l’irrémédiable. Avec tous ses dégâts, le centre d’enfouissement technique de Boghni n’est toujours pas opérationnel. Son ouverture a été annoncée par le chef de daïra, lors des assises sur l’environnement, pour le mois d’août passé. A Maâtkas, Souk El Tenine, Tizi N’tléta, Ouadhias, les décharges et dépotoirs sauvages se comptent par dizaine. Le talweg des Ouadhias, qui reçoit toutes les eaux usées du chef-lieu, continue de se déverser tranquillement dans… le barrage de Taksebt. Le projet de l’ovoïde n’est pas encore à l’ordre du jour. A Béni Douala, le constat est le même, sinon pire, puisqu’en plus des incivilités, des eaux usées de plusieurs villages finissent leur course au…barrage de Taksebt. « Est-il écrit quelque part que la Kabylie devienne une poubelle à ciel ouvert et un paysage d’apocalypse ? », se demandera M. Djaou, un ami et défenseur de la nature. « En plus des incendies ravageurs, les vendeurs et producteurs de boissons alcoolisées massacrent la nature par leur bouteilles et canettes jetables. L’Etat a les moyens d’intervenir pour sanctionner les pollueurs. Elle peut obliger les producteurs à n’utiliser que des contenants bio dégradables », préconisera M. Aoudj. Dans tous les cas de figures, la nature continue d’être malmenée, il urge de mettre les mécanismes efficients en vue de la protéger, il y va de l’avenir des générations futures qui ont le droit d’hériter d’un environnement propre et sain.

Hocine. T

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