La coordination locale des étudiants de l’université de Béjaïa estime que l’administration ne fait preuve d’aucune bonne volonté en persistant à faire «la sourde oreille» malgré la réussite de son action de rue organisée mardi dernier.
Nous apprendrons que des membres de la CLE, qui regroupe 11 associations estudiantines et comités de cités, ont été empêchés, avant-hier, de tenir une réunion dans l’amphithéâtre N° 14, au campus de Targa Ouzemour, par le recteur qui s’est déplacé en personne sur les lieux en compagnie de quelques agents de sécurité qui ont procédé à la coupure de l’alimentation en électricité dudit amphi. Une vidéo postée sur les réseaux sociaux montre cette triste réalité. «Le recteur n’a pas respecté le déroulement de notre réunion, et ce, en procédant d’une manière inacceptable à la coupure du courant électrique», s’indigne un représentant de la CLE. Son camarade ajoute : «Au lieu de nous inviter à discuter, l’administration nous réprime et nous prive de nos droits. La loi est de notre côté mais la plupart des étudiants l’ignorent et sont politiquement inconscients. Rares sont les étudiants qui ont lu le règlement intérieur du système LMD qui devait être appliqué d’ailleurs à partir de l’année universitaire 2011-2012, chose que l’université n’a pas respecté». En effet, c’est le cas des étudiants du département de chimie ayant obtenu leur BAC en 2010. Ces derniers ont été obligés par l’administration de signer des engagements de quitter l’enceinte de l’université vers le mois de juin avec ou sans diplôme. Par ailleurs, deux tables d’informations ont été installées au niveau des deux campus d’Aboudaou et Targa Ouzemour «afin d’informer et de sensibiliser les étudiants quant au règlement du système LMD et aux infractions commises par l’administration», nous dira-t-on. «L’administration use et abuse de pratiques révolues dignes du colonialisme tels les recours excessifs à la justice et aux conseils de discipline», informent les membres de la CLE. Par ailleurs, il est à souligner que 8 parmi les membres de la CLE, dont 3 sont encore inscrits à l’université ont reçu des convocations de la part du tribunal administratif de la wilaya de Béjaïa. Accusés «d’être derrière le blocage de l’université et l’empêchement du bon déroulement de l’activité pédagogique», les membres de la CLE se disent prêts à affronter tout obstacle et appellent à l’organisation de deux rassemblements qui auront lieux successivement lundi et mardi au sein des deux campus. «Vos intimidations, menaces, recours à la justice, ainsi que vos communiqués pleins d’incohérences, nous traitant d’agitateurs, et votre attitude indécente en faisant appel aux parents des étudiants qui sont majeurs, sont remis en cause par notre grandiose et salutaire mobilisation. La coordination locale salue l’adhésion massive des étudiants aux actions entreprises et appelle l’ensemble de la communauté estudiantine à rester mobilisée pour sauvegarder nos acquis et pour en arracher d’autres », écrit la CLE dans un communiqué.
Hafid Nait Slimane

