Reprise des activités au marché

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«Personne n’a le droit de déplacer ce marché. Il a existé bien avant la colonisation. C’était ici qu’Iflissen Oumellil réglait les problèmes entre villages. D’ailleurs, il porte toujours l’appellation de Souk Essebet, car il se tient hebdomadairement le samedi », nous dira un habitué de ce marché aujourd’hui âgé de plus quatre vingt dix ans. Ce vieux nous apprendra que même durant la guerre de libération nationale, il n’avait jamais fermé ses portes. Et de poursuivre: «C’est pour la première fois que je l’ai vu fermer». Finalement, après qu’il eut été fermé durant plus de dix jours, le revoilà rouvrir à la grande joie des habitants de la région qui, disons-le, ont été pénalisés durant toute la durée de cette contestation. Ne trouvant ni fruits ni légumes, ils étaient contraints de faire des déplacements jusqu’à Draa El-Mizan et Chaâbet El Ameur (Boumerdès) pour faire leurs emplettes. Avant-hier samedi, tous les marchands ambulants qui venaient des quatre coins de la wilaya ont finalement retrouvé cet espace ouvert. «C’es l’un des marchés des plus anciens de la Kabylie. Depuis les années 80, je venais avec mon défunt père y vendre du tissu. Dernièrement, quant j’ai trouvé les portails fermés, j’étais vraiment étonné. Dieu merci, voilà nous avons repris notre activité dans ce marché après deux semaines d’absence», nous dira ce marchand de tissus. Effectivement, tous les commerçants et les marchands de fruits et légumes étaient là avant-hier samedi, après un bras de fer avec les autorités qui ont finalement répondu à la plate-forme des contestataires. Déjà la première décision, à savoir le bitumage des accès et des placettes, a été exécutée. «Nous constatons que les autorités ont commencé à respecter les engagements qu’ils ont pris. Et c’est tant mieux pour tous. Car, le marché n’est pas la propriété exclusive des commerçants qui y exercent leurs activités, mais il est un lieu public. N’oublions pas qu’il rapporte plus de cinq cents millions de centimes à la collectivité d’une part, et qu’il fait nourrir plus de cent cinquante familles d’autre part, sans compter ce qu’il rapporte comme dividendes les jours de marché hebdomadaire en boostant l’activité commerciale dans cette ville», expliquera, pour sa part, le représentant des commerçants. Rappelons que d’autres engagements ont été aussi pris. Il s’agit de recenser tout ce qu’il y a dans ce marché d’y inscrire un réseau d’AEP et aussi de l’éclairage public, de surseoir à l’idée d’y construire des logements, de prévoir des toilettes publiques et aussi de trouver une autre aire de stationnement aux transporteurs afin de dégager celle existante uniquement pour les commerçants et leurs clients.

Amar Ouramdane

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