La crise de logement perdure

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L’opération d’affichage, à travers les différentes communes de la wilaya de Béjaïa, des listes de pré bénéficiaires de logements sociaux ne cesse de faire des mécontents.

Ces derniers reprochent, généralement, aux membres des commissions locales d’attribution de faire dans le favoritisme au détriment des véritables nécessiteux. La protestation citoyenne est quasi-automatique dès l’affichage des listes. La récente réaction des postulants non retenus sur une liste de 320 logements de la commune d’Aokas, qui ont procédé à la fermeture de la RN 9 et des sièges de la mairie et de la daïra pendant trois jours, a poussé le wali à revoir la copie en rassurant ces derniers par la promesse de disqualifier tous « les pistonnés ». Au chef-lieu de wilaya, les demandeurs de la commune de Béjaïa ont observé un sit-in de protestation pour exiger l’affichage des listes des logements pourtant achevés depuis belle lurette. Là encore, le wali intervient pour apaiser les esprits en s’engageant à achever l’opération de distribution de près d’un demi millier de logements avant la fin de l’année en cours. À Oued Ghir, avant même de procéder à l’affichage, hier, de la liste des 450 logements sociaux locatifs, l’édile communal avait déclaré la veille, sur les ondes de la radio locale, que ceux qui se sentiraient lésés devraient plutôt opter pour la voie réglementaire en formulant des recours. La crise du logement, plus qu’ailleurs, fait des mécontents dans la wilaya de Béjaïa, où la demande va crescendo alors que le foncier public a été dilapidé par, qualificatif cher au FFS, la mafia du foncier. En effet, il faut reconnaître que, par manque de foncier, l’Etat est loin de pouvoir satisfaire ces milliers de postulants, qui attendent un toit décent depuis plusieurs années pour certains. La région vit une crise de logements, car le nombre d’unités réalisées jusque-là est insignifiant alors que la demande ne cesse de s’accroître. Plusieurs milliers de demandes sont en attente d’être satisfaites à travers les communes de la wilaya. À Ouzellaguen, Kherrata, Sidi Aïch et dans pratiquement toutes les communes de la wilaya, les postulants attendent avec impatience la réalisation de nouveaux logements ou la distribution de ceux achevés. Les demandeurs de la commune de Béjaïa reposent tous leurs espoirs sur le projet de réalisation d’une méga cité à Oued Ghir. Ce dernier a été confié à deux entreprises étrangères et, une fois achevé il est censé résoudre le problème du logement dans la capitale des Hammadites. Qu’est-ce qui fait que les Béjaouis soient plus confrontés au problème du logement que les autres Algériens ? C’est probablement ce fameux passe-droit qui avait fait que des non-résidents y aient bénéficié de résidences secondaires au détriment des habitants de la région. L’opération du recensement général de la population et de l’habitat, faite il y a quelques années de cela, a révélé uniquement pour la ville de Béjaïa, le chiffre de 1 700 logements inhabités. Des logements inoccupés de la haute ville à la cité Tobal, selon les statistiques de l’opération RGPH dans la ville de Béjaïa. Il semblerait que ces logements appartiennent à des gens qui ne résident pas dans la wilaya. Ainsi donc, malgré que plusieurs formules, LPC, LPS, LPA, RHP, rural, LPP ou en autres programmes, initiées par l’Etat sont mises en branle, la crise du logement perdure à Béjaïa.

A.Gana

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