Pour la préservation des ressources halieutiques de la région

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La Chambre de la Pêche et de l’aquaculture de Béjaïa, en collaboration avec l’association « Gouraya », et l’association culturelle et écotouristique «Les Aiguades» organisent aujourd’hui et demain, pour la première fois en Algérie et sous le patronage du Ministre de la Pêche et de l’Aquaculture, les journées de la pêche artisanale de Béjaïa. L’objectif de cette manifestation est la préservation des ressources halieutiques de la région. La côte bougiote est de plus en plus menacée par toutes sortes de pollutions, et, depuis quelque temps, on parle de façon insistante sur des projets d’installation de fermes aquacoles dans la région. Les pêcheurs traditionnels craignent énormément l’augmentation du niveau de pollution des eaux des côtes bougiotes, ce qui fait que le poisson se raréfie davantage. C’est pourquoi, en collaboration avec ces associations et la Chambre de la Pêche, le ministre du secteur a été sensibilisé sur la question. Il a donc accepté et même décidé de patronner l’événement. C’est pourquoi on annonce la visite de Sid Ahmed Ferroukhi pour s’enquérir sur le terrain des conditions d’exercice de la pêche artisanale, et avoir des échanges avec le monde de la pêche activant dans la région. Cette visite est intéressante à plus d’un titre, puisqu’on assiste, de plus en plus, à des tiraillements entre les différents acteurs de la pêche, notamment en relation avec les projets de développement des fermes aquacoles sur les côtes de la wilaya. Nous avions rapporté précédemment que, dans le cadre d’un projet appelé MENA, développé entre plusieurs pays du bassin méditerranéen, et sous la conduite de l’Union Européenne, les spécialistes souhaitaient encourager le développement de l’écotourisme et de l’aquaculture sur la côte Est de Béjaïa, entre Tichy et Melbou. Il y a également d’autres projets en cours de réalisation, ou à des stades avancés d’études, concernant la réalisation de fermes de ce genre sur le littoral Ouest de Bougie, du côté de Boulimat et de Saket. Leurs promoteurs tentent de rassurer en avançant les retombées positives de ce genre de projets sur le renouvellement des ressources halieutiques de la région. Toutefois, les pêcheurs traditionnels expriment leur inquiétude sur les conséquences liées à l’exploitation de ces fermes. La méconnaissance des normes liées à l’aquaculture et la réglementation en vigueur risque de porter un coup fatal aux métiers traditionnels de la pêche. Ces journées permettront peut-être de mieux cerner la question, puisqu’une série d’activités sont prévues aujourd’hui, et demain. Ainsi, dès l’ouverture officielle des journées, des kits «poissonneries ambulantes» seront distribués, permettant aux pêcheurs de distribuer les produits de leur pêche dans les zones les plus reculées de la région et d’en faire profiter l’ensemble de la population locale. Une visite guidée sera ensuite organisée, permettant aux professionnels de sensibiliser les visiteurs aux conditions d’exercice du métier de pêcheur, et ce, tout le long du port. A cette occasion, plusieurs concours de pêche seront organisés : meilleure pêche, meilleur dessin d’enfant, et meilleur ramendage (technique de réparation des filets de pêche). En fin de matinée, une première est à noter : l’organisation d’un concours culinaire des plats de poisson. Dans l’après-midi, une cérémonie de remise des prix aux lauréats des concours sera organisée, en parallèle d’une remise de prix honorifiques pour les anciens pêcheurs de Bougie. La journée se terminera par une conférence débat sur le sujet, à laquelle l’ensemble des acteurs de la pêche seront invités à y participer. Durant le deuxième jour, l’exposition des pêcheurs continuera à l’intérieur du port de pêche, ou des stands seront aménagés pour permettre aux gens de la pêche de mieux faire connaître leur métier. Il est tout de même regrettable que le ministère qui patronne cet événement n’en fait aucune annonce sur son site web. Cela nous aurait permis d’avoir une idée sur les intentions du ministère concernant ces journées. La communication n’est, semble-t-il, toujours pas le point fort de nos institutions.

N. Si Yani

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