Les habitants d’Amalou en colère

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Le collectif des associations des villages Thaddarth Ouadda, Ighil Igueni, Ath Djemhour, Tizi Lemnaâ, Ath Djaâd, Issadhounén et Thighermine, relevant de la commune d’Amalou, est monté au créneau, hier, en fermant les sièges de l’APC d’Amalou et de la daïra de Seddouk et en observant un sit-in devant le siège de la wilaya pour réclamer un projet de gaz naturel. Sur les banderoles accrochées au portail de la daïra, on peut y lire : « le gaz naturel pour tous » ou encore « priorité pour les localités situées à plus de 1.000 mètres d’altitude ». Pour en savoir plus sur la genèse de cette revendication d’une partie des villages d’Amalou, nous avons consulté Benabed Yahia, l’un des représentants de ce mouvement, qui nous a donné de plus amples informations. « Le collectif des associations a entamé les démarches auprès des organismes concernés, à savoir APC, DME, daïra, APW et wilaya, depuis le mois de juin et n’a pas trouvé une oreille attentive à sa légitime revendication qu’ est un projet de gaz naturel pour nos localités. Il a réitéré l’appel au mois d’octobre passé et toujours aucune réponse ne lui a été donnée. Nos villages sont situés entre les chefs-lieux des communes d’Amalou et Bouhamza qui ont bénéficié de projets de gaz. Leur conduite principale traverse même nos champs sans qu’on émette aucune opposition ni exige une quelconque indemnisation. On veut juste un projet de gaz naturel pour nos localités situées de surcroît pour la plupart à plus de 1.000 mètres d’altitude. Comme nos cris de détresse ne sont pas entendus, nous avons donné un préavis de fermeture de 48h avant de passer à la première action, consistant à fermer les sièges de l’APC d’Amalou et de la daïra ainsi qu’un sit-in devant le portail du siège de la wilaya. Nous n’allons pas nous arrêter là si les responsables s’entêtent à ne pas donner suite à nos revendications, car d’autres actions suivront mais toujours dans un cadre pacifique. Nous savons que le projet ne sera pas pour 2014 ou pour le début 2015, mais nous demandons de voir le wali pour qu’il nous dise pour quand nous aurons notre projet de gaz naturel nous aussi », a expliqué notre interlocuteur en détail. Et d’ajouter : «la conduite principale est passée à 500 mètres du premier village et les villages sont rapprochés par des habitations collées l’une à l’autre. Et je ne vous dis pas le froid qui sévit en hiver dans ces villages». Nous avons consulté également le chargé du secrétariat de la daïra de Seddouk qui nous a informés que le chef de daïra en poste est absent et remplacé par le chef de la daïra de Béni Maouche qui assure l’intérim. Ce qui est bon à savoir, la wilaya de Béjaïa, il y a cinq ans, est classée dernière à l’échelle nationale en matière de couverture de gaz naturel, avec un taux ne dépassant pas les 35%. Nous citerons à titre d’exemple le douar d’Ath Aidel qui compte cinq communes, dont seule celle de Seddouk a bénéficié de ce combustible en 2005. Les pouvoirs publics, conscients de ce retard énorme, ont, dans le cadre du plan quinquennal 2010 / 2014, accordé pour la wilaya de Béjaïa un programme de dotation en gaz naturel de 50.000 foyers, touchant presque toutes les communes de la wilaya dont les quatre communes du douar d’Ath Aidel, à savoir : Amalou, Bouhamza, Béni Maouche, et M’cisna. Cela étant, dans le programme 2010/2014, comme les autres communes de la daïra de Seddouk d’ailleurs, la commune d’Amalou a bénéficié d’un projet de gaz naturel pour une partie de ses villages, et c’est l’autre partie non concernée par ce projet qui a réagi, ce lundi, pour demander à en bénéficier eux aussi d’un tel projet. Il est clair que le wali de Béjaïa et les élus locaux auront du pain sur la planche pour répondre à toutes les revendications des populations réclamant le gaz naturel qui surgissent cette année et viennent en sus des revendications touchant l’AEP, les travaux publics, l’énergie électrique,…dans une wilaya, dont nul ne peut ignorer le retard qu’elle traîne en matière de développement. Un plan d’urgence pour Béjaïa est devenu impératif pour apaiser les tensions qui se traduisent par les fermetures de routes devenues quasi quotidiennes.

L.Beddar

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