Les citoyens de l’importante agglomération Cheikh Left, qui ont bloqué la RN5 durant les journées de dimanche et lundi derniers (voir notre édition du 01/12/ 2014), ont finalement eu gain de cause. En effet, la totalité des revendications des protestataires ont été prises en charge après des négociations entreprises avec le maire. Ainsi et selon un ordre de priorité il a été décidé de l’affectation immédiate d’un bus aux élèves du village Ighrem, restés sans transport scolaire depuis longtemps. Aussi, les responsables de l’APC se sont engagés à aménager des ralentisseurs au niveau du tronçon meurtrier de la RN5 à hauteur du lieu dit «Tafoudi» avant la fin de la semaine, pour mettre fin à l’hécatombe des accidents de la circulation qui ont fauché de nombreuses vies humaines en ces lieux. Les victimes de ces accidents étaient pour la plupart des piétons riverains de ce tronçon. La troisième revendication prise en charge est celle de la pose de nouveaux couvercles sur les regards et caniveaux aménagés en plein milieu de l’accotement utilisé comme trottoir par les résidents de cette cité. Le maire nous fera savoir que pour les deux autres contraintes soulevées par les protestataires, à savoir le revêtement de la piste de Zantar et le raccordement de la localité au réseau internet, celles-ci seront inscrites en priorité. Le maire a affirmé avoir reçu des assurances du chef de la daïra de M’Chedallah pour faire le nécessaire. Pour rappel, ce n’est qu’en fin d’après midi de la deuxième journée de protestation que les protestataires ont décidé de libérer cet important axe routier, cela après que le maire s’est engagé à prendre en charge leurs revendications les plus légitimes. À noter que ce genre d’actions de protestations qui se résultent par des fermetures de sièges administratifs ou des axes routiers des plus stratégiques sont devenus, par la force des choses et le laxisme des gestionnaires de la chose publique, monnaie courante et constituent le seul langage payant qui fait réagir les autorités. Cette manière de revendiquer est bien partie pour prendre les contours d’une culture bien installée et ancrée dans les mentalités et cela avec tous les désagréments qui en découlent tant sur le volet activités sociales ou économiques que sur la paix et la stabilité sociale qui ne tiennent que par un fragile équilibre. Élus et administrateurs peuvent éviter le recours à ces actions extrêmes rien qu’en restant à l’écoute de la population, en jetant des passerelles fiables de communication et de confiance avec leurs administrés, notamment dans ces régions frondeuses exposées à toutes sortes de manipulations qui les ont transformées en volcan en ébullition qui risque d’exploser à tout moment. Notons, enfin, que les citoyens de Cheikh Left affirment qu’ils ont lâché du lest pour permettre aux autorités d’honorer leurs engagements mais restent, cependant, vigilants et se disent prêts à reprendre le mouvement de protestation par des actions de rue dans le cas où leurs doléances ne seraient pas prises en charge dans les délais fixés par les autorités.
Oulaid Soualah