»La menace terroriste est toujours là”

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D’emblée, le chef de l’Etat, en réponse à une question sur le bilan de la situation sécuritaire deux ans après l’approbation de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, dira: « Mon objectif premier était d’arrêter l’effusion de sang. Pour lui, les résultats de la politique qu’il avait menée depuis lors » sont visibles, en particulier, en ce qui concerne le recul de la menace terroriste ainsi que l’amélioration continue de la situation sécuritaire avec ce qu’elle a entraîné comme incidences positives sur le plan social, le climat des affaires et le retour des investissements « .

Le président de la République notera que la Charte pour la paix et la réconciliation nationale adoptée par référendum en septembre 99 « est une dynamique qui vise à dépasser de manière définitive la grave crise que le pays a connue au cours de la décennie 1990 « .

M. Bouteflika a tenu à souligner que la réconciliation nationale, devenue aujourd’hui une réalité, « a pris en charge les victimes, toutes les victimes, de la tragédie nationale et qu’elle reste un processus dynamique qui ne peut être confiné à des considérations statistiques » mais qu’il appartient, a-t-il dit, au peuple algérien « d’approfondir afin d’éloigner définitivement le spectre de la discorde ». Quant au risque d’un retour aux violences terroristes après la fusion du GSPC avec Al-Qiaïda Maghreb, le chef de l’Etat admet que cette menace  » est toujours là », raison pour laquelle, le premier magistrat du pays, a souligné que la vigilance doit être de mise tout comme la volonté de l’Etat de combattre ce fléau par tous les moyens dont il dispose de la situation sécuritaire.

En réponse à la question relative à la situation politique en Algérie, le chef de l’Etat a laissé entendre que le processus de réformes politiques a conduit « à la consolidation des ancrages de la démocratie avec la consécration du multipartisme, l’affermissement de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance, la liberté d’expression et de presse et le renforcement des institutions démocratiques au niveau local et national permettant ainsi une plus grande implication de la société civile dans la gestion des affaires publiques « .

Il notera que c’est dans ce cadre que s’inscrivent les prochaines échéances locales du 29 novembre qui constituent, a-t-il dit, une étape  » importante dans le renouvellement des institutions élues et contribuent à la consolidation des acquis de la démocratie dans notre pays”. Invité à divulguer un nom d’une personnalité qui pourrait lui succéder, M. Bouteflika s’est refusé tout commentaire et a dit ne pas vouloir faire de la spéculation.  » Je souligne tout de même mon attachement au respect en toutes circonstances de la souveraineté du peuple algérien et des modalités démocratiques par lesquelles elle doit s’exprimer.”

La question du phénomène de l’émigration clandestine a été également au menu de cet entretien. En effet, le président de la République, appelé à divulguer sa « recette » quant à l’éradication de ce fléau, il dira que même si les raisons en sont évidemment connues et identifiées, il n’en demeure pas moins que les solutions envisagées « sont encore loin de répondre à la complexité et à la sensibilité d’une problématique aux dimensions multiples ».

Pour lui, la solution à ce phénomène ne peut naturellement bénéficier d’un traitement exclusivement sécuritaire. « Le lien à établir entre émigration clandestine et développement me semble évident et il y va de notre intérêt à tous d’oeuvrer ensemble pour donner à ce lien sa pleine mesure », a-t-il renchéri, en ajoutant que le développement économique et social constitue, de ce point de vue, « la réponse la plus pertinente à ce phénomène mondial. Mais les résultats, a-t-il averti, “n’en seront ressentis que dans une perspective à long terme ».

Invité à faire un bilan des relations économiques algéro-italiennes et ce qu’il compte changer et améliorer à la veille du premier sommet entre l’Algérie et l’Italie qui se tient aujourd’hui en Sardaigne, le chef de l’Etat a rappelé que les relations économiques entre l’Algérie et l’Italie se renforcent de jour en jour.  » Depuis la signature en 2003, par nos deux pays, du Traité d’amitié, de bon-voisinage et de coopération, les choses évoluent dans le sens de l’instauration d’un véritable partenariat économique « , a-t-il indiqué

Selon lui, cette évolution est favorisée par le retour de la paix et de la stabilité en Algérie où les entreprises italiennes sont de plus en plus nombreuses à s’installer. A cet égard, au cours des dernières années, une quarantaine de projets d’investissement on fait l’objet d’une manifestation d’intérêt.

A ce sujet, M. Bouteflika dira : « Votre pays est notre second client et fournisseur. C’est très satisfaisant de part et d’autre dans la mesure où plus de 120 entreprises italiennes son implantées en Algérie qui est, de son côté, l’un des principaux partenaires de l’Italie, notamment en matière énergétique. Mais nous pourrions aller beaucoup plus loin sur le chemin de la promotion du partenariat économique. Dans cette perspective, il s’agirait en effet de prolonger les relations commerciales classiques par un véritable partenariat au développement, en invitant nos opérateurs économiques à déployer leur énergie sur les potentialités encore inexploitées qui existent de part et d’autre, tout en mettant à profit le caractère excellent des relations politiques qui lient l’Algérie et l’Italie ». Abordant la question sur l’évolution réelle dans les relations politiques, économiques et culturelles entre les deux pays, le chef de l’Etat a affirmé que les relations bilatérales affichent « un bilan satisfaisant dans tous les secteurs. » Nous sommes heureux de constater l’évolution que connaît notre coopération bilatérale, en particulier depuis 2000. Bien évidemment, il y a encore un vaste champ qui s’offre à son renforcement et je pense notamment aux possibilités importantes qui existent en termes d’investissements en Algérie et qui ne sont pas encore exploitées de façon optimale par les entreprises italiennes et tout particulièrement les PME/PMI qui font la renommée de l’Italie. A ses yeux, c’est naturellement là un objectif que partage totalement l’Algérie et qu’elle poursuit avec tous ses partenaires méditerranéens et, en particulier, ceux avec lesquels le pays a le plus d’affinités, au premier rang desquelles figure, bien évidemment, l’Italie.

S’agissant du projet de construction du gazoduc Galsi, le Président a assuré que le premier pas sur la voie de la réalisation de ce projet  » sera franchi à à Alghero avec la signature de l’Accord intergouvernemental y afférent, déjà finalisé entre les deux parties.”

Cet ouvrage stratégique qui s’ajoutera au premier gazoduc Enrico-Mattei, constituera  » le deuxième cordon ombilical qui reliera nos deux pays et qui scellera leur communauté de destin « , a-t-il conclu.

Nacer O.M.

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