L’indifférence de la population et la morosité qui caractérisent, cette campagne électorale démontrent, si besoin est, le marasme du citoyen devant ces échéances que les officiels disent importantes mais qui dans le fond sont inutiles par le fait qu’on propose du réchauffé à une population qui n’a que trop souffert de l’incurie et de l’incompétence des élus qui se sont succédés jusque-là.
Il est vrai que depuis l’ère du multipartisme, les affaires des municipalités, du moins à Tizi-Ouzou, ont connu diverses infortunes.
Le RCD qui était le premier à gérer l’APC de la ville des Genêts a innové en matière de dilapidation et autres malversations. Souvenons-nous du scandale du foncier qui a défrayé la chronique à Tizi-Ouzou en ces temps-là, sans oublier les passe-droits et autres passations de marchés douteux.
Vint le tour du FFS, qui a carrément clochardisé la municipalité : c’était le temps de l’APC des coquins où tous les coups étaient permis. Du bradage du foncier au vol caractérisé en passant par le recrutement anarchique qui a “saigné” la trésorerie communale sous l’œil bienveillant d’une administration corrompue qui ne demandait pas mieux, sans oublier le trafic des documents de l’état civil où on mariait des jeunes filles à leur insu en établissant des livrets de famille à des couples illégitimes pour des nuitées dans les hôtels de la région.
En trois mandats consécutifs, le FFS a “consommé” pas moins de sept maires.
La gestion de l’APC était un gâteau à partager entre les formations politiques siégeant ensemble. La magouille du FLN associée à la voracité des indépendants et conjuguée à la prédation du tandem RCD-FFS ont fait que l’APC de Tizi_Ouzou une chasse gardée et un trésor à partager sans que la population n’ait droit de regard sur ce souk où des dizaines de milliards sont brassés annuellement.
De l’avis unanime de plusieurs centaines de citoyens, ces élections n’ont aucune raison d’être. Au lieu de gaspiller des milliards pour les organiser, on devra nommer un administrateur pour gérer l’APC en toute sérénité, disent-ils. Ils veulent du concret en voyant leurs doléances prises en charge selon les lois de la République. Ce qui les exacerbe le plus c’est le retour d’ex-élus auteurs de la faillite actuelle, et qui, toute honte bue, se présentent encore une fois pour se gaver davantage sur le dos des citoyens. Ont-ils le profil requis pour la gestion des ressources de la collectivité locale ?
Connaissent-ils un bout de ce qu’est le développement local ? Peuvent-ils juguler le phénomène du commerce illégal qui squatte les trottoirs de la ville ?L’hygiène et la santé publique n’ont jamais été un souci pour nos élus. Tenez-vous bien ! Tizi-Ouzou a connu cette année la leptospirose, maladie d’un autre âge. C’est vrai que nos élus n’ont aucune notion de gestion, mais ils excellent dans la prédation sous toutes ses formes.
Hacène Hadouche