La décharge publique de Biziou rouverte

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Les deux populations d’Akbou et de Biziou se sont, enfin, mises d’accord pour la réouverture de la décharge publique de la municipalité pour trois mois.

Fermée depuis le 18 août 2014, le dépotoir communal a suscité beaucoup de polémique. Les habitants des deux rives ont préféré régler ce problème entre eux sans la présence de l’administration et surtout sans les élus. Cela prouve, encore une fois, l’écart entre les institutions de l’Etat et les citoyens. Loin des autorités, les citoyens d’Akbou et de Biziou mettent, ainsi, en échec toutes les manipulations incitant à l’affrontement. Une véritable démonstration de civisme et de maîtrise en soi. «Nous sommes avant tout des frères. Des relations familiales nous unissent depuis la nuit des temps. Nous ne céderons jamais aux intimidations», nous déclare l’un des initiateurs du dialogue. Dans un «conclave» restreint à cinq représentants de chaque côté des deux villageois, la longue réunion s’est soldée par l’établissement d’un PV. Selon nos sources, seulement les communes d’Amalou et d’Akbou seront autorisées à déverser leurs déchets pendant ces trois mois. Ighram, Tamokra et Chellata, en revanche, ne seront pas concernées. Les citoyens se sont entendus également sur le fait de renforcer le gardiennage par au moins cinq éléments pour veiller à ne pas avoir des incinérations. Les autorités locales sont appelées, de ce fait, à trouver une alternative dans 90 jours pour éviter un autre épisode houleux ayant déjà engendré une situation intenable. Une source communale évoque que la durée est «très courte» pour trouver une solution fiable. Le polémique née autour de la briqueterie de Belhoul, construite à la proximité de la décharge, commence à susciter des réactions. Certains élus de la municipalité ont accusé cet industriel d’avoir bradé illégalement une partie de la décharge appartenant à l’APC d’Akbou. Parmi les élus signataires du permis de construire, l’ancien maire, M. Harzoune Karim, assurant en février 2012 l’intérim. Ce dernier nie catégoriquement avoir signé un permis de construire destiné à l’exercice de la briqueterie. «Je n’ai jamais signé un permis de construire destiné officiellement à l’exercice d’une briqueterie. En revanche, le permis consistant en le branchement de gaz à un hangar en location a été destiné à M. Belhoul au profit de la commune depuis 1992», nous a-t-il déclaré. L’ex-maire va plus loin en affichant son refus préalable pour l’exercice de cette briqueterie. «Je vous signale que l’enquête commodo incommodo préalable à toute activité classée, a reçu un avis défavorable de ma part en tant que maire intérimaire. Le registre existe au niveau des tiroirs de l’APC», ajoutera-t-il. A noter au final qu’une réunion est prévue pour aujourd’hui au niveau de la wilaya. Elle regroupera six représentants des deux communes et le wali de Béjaïa afin d’officialiser les engagements pris par les deux populations.

Menad Chalal

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