La ministre de l’éducation nationale, Mme Nouria Benghebrit, était, hier, en visite d’inspection à Tizi-Ouzou, où elle a souligné le net recul qu’enregistre l’enseignement de la langue amazighe à travers le territoire national. Elle a parlé du lancement d’une étude et une analyse sur le terrain pour d’éventuels aménagements et réformes «dans une dynamique de généralisation».
Ainsi et chose qui n’est, d’ailleurs, pas nouvelle, Tamazight ne s’impose toujours pas dans les écoles. En effet et d’après la ministre de l’Education, l’enseignement de Tamazight est confronté à une situation de recul dans les wilayas du pays. Ceci suite notamment au nombre de wilayas où cette langue est présente. Une réalité «négative» pour le ministère qui compte engager, dans ce sens, une étude sur le terrain. Mme Benghebrit a parlé en effet, d’«un état des lieux et d’une analyse de ce qui est enseigné du contenu et des conditions dans lesquelles cet enseignement est dispensé». Selon elle, il sera effectué par «des spécialistes et inspecteurs à la retraite au niveau du ministère». Elle déclarera, dans le même sillage, l’implication du Haut commissariat à l’Amazighité (HCA) à cette initiative. Des contacts entre les deux parties sont, d’ailleurs, prévus très prochainement dans le but, dira-t-elle, «d’identifier un cadre de travail qui puisse amener à faire mieux que ce qui se fait actuellement». Ceci, affirmait toujours l’hôte de la wilaya, «dans le but de comprendre le recul enregistré ». La ministre a, par ailleurs, soutenu que c’est de cette manière que «des aménagements et réformes peuvent être menés pour amener dans une dynamique de généralisation». Une dynamique qui, pour la ministre qui s’exprimait lors d’une conférence de presse organisé au siège de la wilaya au terme de sa visite à Tizi-Ouzou, « permettra d’aller vers une meilleure réflexion pour la problématique de la circulaire entre les différentes déclinaisons de la langue». Ceci n’empêche pas la ministre de parler de «l’enseignement de Tamazight à la demande». Lors de sa conférence de presse, la ministre a soulevé d’autres points relatifs à son secteur. À l’image des mouvements de protestation qui se tentent à se généraliser. Comme c’est le cas de la menace du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) d’initier une grève les 8 et 9 du mois en cours. La ministre a appelé une fois de plus, à privilégier le dialogue même si, pour elle, le recours à la grève est un droit pour tous. «Comme la tutelle qui a, d’ailleurs, le droit d’appliquer la loi notamment avec des retenues sur les salaires des grévistes», dira la ministre qui parle de «l’égalité entre les travailleurs». Rappelant que pour le moment il n’a été question que de revendications socioprofessionnelles propres aux travailleurs du secteur, Nouria Benghebrit explique que «depuis 2008, avec la révision du statut particulier, il y a eu une amélioration radicale des conditions des travailleurs». C’est, d’ailleurs, soulignera-t-elle, «une déstabilisation que de penser à initier un mouvement de grève à la veille des examens» trouvant ainsi intolérable que l’enfant puisse être sacrifié. D’autant plus qu’il n’y a jamais eu recours à d’autres actions que la grève pour revendiquer leurs droits. Par ailleurs, la ministre est revenue sur les déclarations qui lui ont été attribuées, dernièrement, au sujet des concours de recrutement. Pour elle, il n’a jamais été question d’écarter les licenciés et les titulaires de masters des concours. Recruter des sortants de l’Ecole nationale supérieure est pour elle une «aspiration» qui cache sa volonté de voir plus de licenciés sortants de cette même école. La visite de la ministre de l’Education à Tizi-Ouzou était l’occasion également pour elle de visiter certains établissements et projets de son secteur. Elle a, d’ailleurs, inauguré un lycée à Tizi-Rached est procédé à une visite guidée au CEM Mouloud Feraoun, au lycée Fatma N’Soumer, à l’école primaire Saliha Ouatiki et au lycée en remplacement à Boukhalfa, au chef-lieu de wilaya.
Tassadit Ch.