Le Machaêl se rallume

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S’il est certes encore loin d’affirmer quoi que ce soit… Bon nombre d’observateurs s’avisent quand-même à déclarer et avec force certitude que la saison en cours sera bien celle du Machaêl. C’est un signal fort de son état de santé et de la maturité atteinte et qui certainement s’étalera et s’inscrira dans la durée. L’équipe a accédé, il y a deux saisons et entame sa troisième année avec l’élite. Une accession qui a été suivie d’une évaluation effectuée après une sortie des abîmes et deux années de recherches et d’incertitudes, marqués surtout par la construction d’une équipe avec tous les aléas que l’on sait : absences de moyens, blessures, démissions… Il n’était certes pas aisé de reconstruire le club à l’issue d’une phase de purgatoire qui a failli décimer toute la section volley, mais tout le tact, le savoir-faire et surtout la collégialité d’un groupe conduit par le président Abdelkrim Boudjeloud, a réussi l’incroyable et tel un phénix le club renaît de ses cendres. Si l’équipe a évolué depuis en dents de scie et a soufflé et alterné en même temps chaud et froid, bon et moins bon, c’est que, faut-il l’avouer, face à la volonté du staff, tout a manqué… surtout le nerf de la guerre, dont les subventions publiques ont montré leurs limites. Les deux artisans de l’accession et qui n’ignorent rien des grands challenges, M. Imloul et Mebarki Sâou pour les intimes, très appréciés du reste dans les milieux du volley, ont su grâce à leur doigté, patience, persévérance reconstruire cette grande équipe et la façonner. Avec les arrangements qui lui conviennent, ils ont pu achever l’œuvre. Avec un mélange de bons artistes du cru, dont certains ont réintégré, ils ont pu bâtir une équipe au sens collectif du terme. Avec plus d’ambiance, d’osmose, de technique… le moins de fautes possibles dans le jeu, assurer maintenant la bonne complémentarité est une référence. Un groupe composé des Chikhi, Mebarki, Benmansour ou Abdelkader… Et bien d’autres, avec la touche particulière du grand revenant Taleb qui n’a pas hésité à rechausser ses baskets pour reprendre du service, alors que le groupe manquait de passeur. Rien que pour tout cela, chapeau maestro et bonne guérison. Une coordination également collégiale qui s’est étendue, telle que désirée au départ, à l’équipe féminine, laquelle aujourd’hui est sauvée du péril et représente une référence. Cette équipe qui suit la même dynamique que celle des messieurs a pu récupérer, il y a deux saisons, les Madani, Belabbès, Hammouche, ajoutés au Djaîl, Ouzegdouh et la grande revenante pour la saison en cours, Redouani, a pu sous la conduite de M. Khedji, reprendre quelque peu la place qui lui sied. Sans l’apport de Hammouche, actuellement évoluant au NCB et de Madani, encore blessée au genou et à laquelle nous souhaitons une reprise rapide dans la compétition, l’équipe a pu battre et avec la manière, le Mouloudia en son fief. Le Machaêl a été l’école et le passage obligé de toute la crème des grands sportifs anciens et actuels évoluant à Béjaïa ou ailleurs, qui ne se limite pas au volley du reste, mais à toutes les autres disciplines sportives : la boxe, la gymnastique, l’aérobic, le tennis, le basket, l’athlétisme, le football… Il en a géré plus d’une vingtaine, une quinzaine subsistent encore et ont dû traverser le temps en pliant certes sous les joug de leur fardeau, mais sans jamais casser et résistent encore. Le Machaêl reste toujours la grande école qu’il fut, même si avec les temps actuels de vaches maigres pour les sports mineurs, l’argent vient souvent à y manquer. “Si l’argent nous manque, dira si Abdelkrim, ce n’est pas faute d’avoir essayé de développer une politique de sponsoring, mais c’est surtout poursuivra-t-il, la faute des pouvoirs publics à adopter la politique de deux poids deux mesures, et de favoriser le football au détriment des autres disciplines”. Il ira plus loin dans son approche : “Nous sommes un club d’élite dans bon nombre de disciplines, et nous émargeons toujours aux registres de l’amateurisme le plus dérisoire”. Un non-sens compris du reste par toutes nos instances et autres élus et administrations mais dont les vieux réflexes persistent, ils continuent d’être généreux pour les uns en délaissant les autres. Et qui est mieux placé que le président du MBB pour le savoir et qui conclura ainsi : “Soyez équitable, donnez-nous le dixième de ce que vous réservez au sport dit populaire, et vous verrez…”. Un appel et un pari qui ne peuvent s’accoupler, sans la volonté, la reconnaissance et la générosité des uns et des autres. Tout le monde sait dans quel camp se trouve la balle et sait aussi que le Machaêl ne s’éteint jamais, c’est le Machaêl.

M. O.

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