L’intérêt de l’enfant est, selon le ministre de la justice, garde des sceaux M. Tayeb Louh, le seul critère dont tient compte le juge pour déterminer qui de la mère ou du père aura le droit de garde une fois le divorce prononcé. « Le législateur veille à protéger les droits de l’enfant par l’introduction de dispositions relatives à la garde tenant compte de l’intérêt suprême de l’enfant », a-t-il souligné en réponse à la question d’un membre du conseil de la Nation à propos du cas de la mère divorcée et qui décide de refaire sa vie avec un homme non lié à l’enfant par une parenté de degré prohibé. En somme, même si la femme divorcée décide de refaire sa vie avec un autre homme, même s’il ne présente pas de lien de parenté avec les enfants, le législateur ne la déchoit pas systématiquement du droit de garde de ou des enfants, dès lors que les intérêts suprêmes de ces derniers sont pris en compte. Pour Tayeb Louh, « La déchéance du droit de garde est décidée par le tribunal et elle est soumise au pouvoir discrétionnaire du juge qui tient compte de l’intérêt de l’enfant et des conditions prévues dans le code de la famille », a-t-il ajouté. En effet, selon le code de la famille, notamment après sa révision de 2005, la lignée maternelle, qui était auparavant privilégiée, a été remise en cause. C’est ainsi qu’un ordre successif et alternatif entre les deux lignées des bénéficiaires du droit de garde a remplacé la lignée maternelle, unique titulaire de droit auparavant. Après la mère, le père vient en deuxième position. Viennent ensuite la grand-mère maternelle, puis la grand-mère paternelle, puis à la tante maternelle, puis la tante paternelle… Et dans le cas où la mère se remarie, y compris avec un homme n’ayant aucun lien de parenté avec les enfants, le juge chargé d’attribuer la garde, ne doit se référer qu’à l’intérêt suprême des ces derniers. Autrement dit, ils seront sous la protection de celui qui leur garantira un plein épanouissement et une vie comblée…et ce jusqu’à leur majorité. Dans un autre registre, le ministre de la Justice a fait savoir que 2.692 jugements définitifs avaient été prononcés en la matière à travers le territoire en l’espace de deux années et que la déchéance du droit de garde a été prononcée dans 1.455 affaires et rejetée dans 1.237 affaires.
Ferhat Zafane