Tizi-Ouzou : Akchiche Mohamed, un oléifacteur émérite 6 distinctions en 27 ans de métier

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M. Akchiche, un homme dépassant la soixantaine, a fait de l’oleifacture son métier depuis les années 1989. Son huile de renommée mondiale, lui a valu 6 prix à travers les concours nationaux et internationaux auxquels il a participé. De Boumerdes à Alger en passant par Tizi Ouzou, Azzefoun et Tigzirt, son huile a toujours fait bonne impression chez les connaisseurs et les membres de jury. Il a en effet obtenu 6 prix pour la bonne qualité de son huile d’olives. A présent, il possède une huilerie moderne du côté des Ouadhias en allant vers Tagmount El Djedid, un grand domaine où tout est disponible pour les paysans le sollicitant pour le transformation de leurs olives et les clients venant des quatre coins du pays pour acheter son huile appelée allègrement et avec assurance «Soleil d’Afrique». L’oléifacteur que nous avons rencontré dans sa fabrique en train de mettre les derniers mécanismes pour entamer la campagne 2014/2015, nous dira : «Je suis dans ce domaine depuis 27 ans, j’ai mis tous les moyens pour être au service des paysans et des clients qui nous viennent de partout. Les machines actuelles, je les ai acquises dans le cadre du FNRDA (fonds national de régulation du développement agricole) en 1999. Je reçois dans cette huilerie des spécialistes du monde entier en plus des responsables nationaux qui n’hésitent pas à acheter mon produit». Il est utile de préciser que cet oléifacteur dispose de tous les moyens nécessaires pour le bon fonctionnement de son entreprise car même les réparations et l’entretien des machines se font sur les lieux. «Nous faisons tout ici, nous n’achetons que les pièces de rechange», affirmera-t-il. Signalons que lors des bonnes saisons, 15 ouvriers sont employés pour satisfaire la clientèle.

«Cette saison sera moyenne»

Questionné à propos de la récolte de cette année, M. Akchiche indiquera : « Cette année sera quand même meilleure que la précédente. La récolte sera moyenne. La sécheresse et le manque d’entretien des oliveraies en sont pour beaucoup dans ce résultat ». L’oléifacteur ne manquera pas de donner des consignes aux paysans pour avoir un meilleur rendement : « Les paysans, contrairement aux idées reçues, doivent entamer la campagne de ramassage des olives dès la mi-octobre. Les olives vertes donnent une huile de qualité et beaucoup moins acide. Les fellahs doivent aussi bannir le gaulage qui met à mal l’arbre et blesse les fruits. Il faut utiliser des peignes mécaniques, des filets de récolte et des vibreurs dans les régions en plaine. Il faut surtout triturer les olives dans les 24 heures qui suivent leur récolte, tout cela pour éviter un fort taux d’acidité ce qui donnera une huile d’olives aux normes universelles et cela permettra son entrée dans le marché mondiale. L’huile d’olives peut constituer une filière importante qui générera des ressources en devises non négligeables. Il n’y a qu’à voir ce que font les Grecques, les Espagnoles, les Italiens et nos voisins tunisiens. L’huile d’olives sera peut-être un jour le pétrole vert de l’Algérie mais il faut avant préparer le terrain et faire le nécessaire pour encourager les oléiculteurs et les oléifacteurs. Cela commencera sûrement par l’allégement de la TVA qui est à présent de 17%. Une taxe qui nous étouffe et nous empêche d’aller vers de nouveaux horizons».

Les 5 variétés d’huile d’olives

Abordé sur un terrain qu’il connaît parfaitement, à savoir celui des variétés d’huile d’olives, notre interlocuteur nous apprendra : «Il y a 5 qualités d’huile d’olives. La meilleure c’est incontestablement l’extra vierge, son taux d’acidité est inférieur à 0,8%. Lors du concours que j’ai remporté à Alger en présence de plein de nations, les analyses de l’huile que j’ai exposée ont révélé que son taux d’acidité était de 0,4%, du coup, j’ai gagné le premier prix. Il y a en seconde position l’huile dite vierge (0,8 à 1,5% d’acidité), ensuite la courante (1,5 à 3% d’acidité), la lampante (3 à 4%) et enfin la frelatée qui est simplement impropre à la consommation puisque son taux d’acidité dépasse 4%. Rappelons que lors de la dernière campagne, l’huilerie Soleil d’Afrique a trituré 10500 quintaux d’olives qui ont donné 210 000 litres d’huile d’olives. Rappelons aussi que le prix du litre d’huile était lors de la dernière saison, de l’ordre de 650 DA. Le quintal d’olives a eu un rendement de 18 litres en moyenne. Signalons enfin que cette année, la campagne de récolte et de transformation peine à atteindre sa vitesse de croisière, la saison sera certainement moyenne comme l’a indiqué M. Akchiche mais beaucoup de paysans appréhendent une saison plutôt maigre.

Hocine T

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