C’est un véritable cri de détresse que lancent les propriétaires d’oliveraies suite à une nouvelle manifestation des voleurs d’olives qui écument toute la région de M’Chedallah en commettant de véritables razzias sur la récolte à peine arrivée à maturité. Un groupe d’agriculteurs de Thamourth Ouzemour nous ont approchés ce dimanche pour nous faire part de leur vive inquiétude suite à une manifestation en force de ces voleurs depuis une quinzaine de jours. Des délinquants opèrent en groupe de trois à cinq individus, avec même utilisation de véhicules, dès la tombée de la nuit et qui n’épargnent aucune localité notamment dans les communes de M’chedallah et Chorfa. Ce qui s’apparente à des bandes organisées. L’intervention des services de l’état pour y mettre un terme est plus qu’indispensable. La convoitise de la récolte d’olives par ces délinquants s’explique par le fait que le kilogramme d’olives s’affiche entre 65 à 70 da et qu’une seule personne peut récolter un quintal de grains en moins de deux heures et se faire une cagnotte de 7000 DA sans grands efforts, d’où cette ruée de voleurs qui raflent d’importantes quantités chaque nuit d’autant plus que l’écoulement de la matière ne pose pas problème. Autre fait qui s’apparente à un recel, délit puni de plus de cinq ans d’emprisonnement assorti d’une lourde amende, ce sont en effet ces acheteurs occasionnels qui s’installent à tout bout de champ, en bordure des routes, auxquels s’ajoutent même des propriétaires d’huileries qui ne soucient nullement de la provenancce de la marchandise. Ce phénomène de vol d’olives qui s’amplifie de jour en jour est dû au fait, qu’à cause de la sécheresse, les agriculteurs ont retardé au maximum le démarrage de la campagne de ramassage dans l’espoir de voir le calibre des olives s’améliorer après quelques averses de pluies espérant augmenter le rendement de la récolte qui s’annonce déjà en déça de la moyenne habituelle qui oscille entre 15 à 20 litres le quintal d’olives. Nos interlocuteurs supposent que ces voleurs qui opèrent presque à découvert seraient armés du moins d’armes blanches, d’où l’hésitation des propriétaires d’aller à leur rencontres et les chasser. M. Daou, un propriétaire d’une oliveraie dans la région de M’Chedallah, affirme que d’autres voleurs qui opèrent de jour utilisent des scies à main pour couper les branches chargées d’olives pour les cueillir dans un coin discret à l’abri des regards gênants. Un autre crime… Tous les propriétaires s’accordent à dire que le meilleur moyen de protéger la récolte est l’application de la loi et de la réglementation d’achat et de vente d’olives dans toute sa rigueur. On voit que l’état n’a pas fait un grand effort pour protéger les récoltes et mettre un terme à ce phénomène du vol qui donne, à chaque saison, des cauchemars aux malheureux agriculteurs qui, pour la plupart, n’ont que cette récolte d’olives comme richesse pour subvenir aux besoins de leurs familles.
Oulaid Soualah
