Le DSP se voit refuser l’accès par les travailleurs

Partager

Le directeur de la santé et de la population de la wilaya de Béjaïa a été empêché, mercredi passé, par le personnel de l’établissement public hospitalier d’Aokas, d’accéder à l’enceinte de l’hôpital.

Ce dernier serait venu pour procéder à l’installation du nouveau directeur affecté par le ministère. La majorité des travailleurs s’est regroupée au niveau de la cour pour protester contre la décision de remplacement de leur directeur par un autre qui aurait eu, selon eux, des démêlés avec les personnels et les populations des communes où il a eu à diriger des hôpitaux et EPSP. En regagnant son bureau à Béjaïa, le DSP a invité le personnel à déléguer des représentants pour dialoguer. C’est en fin d’après-midi que la délégation s’est réunie avec le DSP dans son bureau où il l’informera que cette décision de mutation sur Aokas a été prise par le ministère et pour laquelle il n’aurait pas été associé. «Nous ne sommes pas contre le remplacement de notre directeur mais nous refusons que ce soit cette personne qui vienne diriger notre hôpital qui est en plein essor, car ceci serait assimilé à une tentative de déstabilisation de notre établissement», dira un cadre dudit hôpital. Celui-ci enchaînera en déclarant qu’en sa qualité d’ancien syndicaliste, il a eu à participer à une marche de protestation contre ce même directeur, organisée de la DSP à la wilaya, quand il était en poste dans une commune de la vallée de la Soummam. Par ailleurs, soulignera notre interlocuteur, après avoir été muté sur la wilaya de Bouira, ce directeur est revenu à Kherrata pour diriger l’EPSP et là encore le personnel et la population ont réagi en multipliant les actions de protestation. Une pétition sous forme de déclaration de soutien à l’actuel directeur de l’EPH d’Aokas, en poste depuis 2008, a été signée par plus d’une centaine de travailleurs. Celle-ci sera envoyée à toutes les autorités compétentes, fera remarquer un syndicaliste qui s’étonnera qu’on décide de remplacer un directeur qui avait fait preuve de pragmatisme et d’abnégation dans la gestion, au point d’asseoir une certaine stabilité et de donner un essor à l’établissement malgré l’exiguïté de la structure qui ne répond, réellement, à aucune norme d’exploitation. De son côté K. Hadidi, car c’est de lui qu’il s’agit, joint par téléphone, se dit étonné par la réaction du personnel de l’hôpital d’Aokas dont aucune relation ne les a unis auparavant. «Je n’ai jamais travaillé dans la vallée de la Soummam comme le prétendent certains, j’ai passé le plus gros de ma carrière dans la wilaya de Bouira où je n’ai jamais eu de problèmes ni avec le personnel ni avec la population», fera-t-il remarquer et d’ajouter qu’il a été muté dans le cadre d’un mouvement, à l’hôpital d’Aokas où il compte apporter des améliorations à ce qui a été fait jusqu’à présent. Concernant ses problèmes à Kherrata, il dira qu’ils remontent à 2011 au moment où il a été décidé au niveau national, de mettre fin aux fonctions des vacataires. Des gens malintentionnés ont saisi l’occasion pour lui imputer le problème alors que c’est le contrôleur financier qui avait refusé à l’instar de ses collègues au niveau national, de prendre en charge le cas des vacataires. Pour se disculper, Karim Hadidi avait déposé plainte et a eu gain de cause par voie judicaire. C’est du moins ce qu’il avance. En conclusion de sa version, notre interlocuteur laissera entendre qu’il se pourrait qu’il y ait eu manipulation de l’extérieur, sinon rien ne pourrait expliquer une telle réaction du personnel de l’hôpital d’Aokas, avant même la prise de fonction. C’est un véritable imbroglio qui s’installe à l’hôpital d’Aokas, dont le dénouement est plus que souhaitable et pour le personnel et pour la population des trois daïras qui lui sont rattachées.

A.Gana

Partager