La main d’œuvre «importée» au centre des débats

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Le wali de Bouira, M. Nacer Maaskri a soulevé hier, lors d’une rencontre organisée avec les entrepreneurs et les BET, la problématique de la main-d’œuvre étrangère, activant au niveau des chantiers de la wilaya. «Je considère grotesque le fait qu’on importe de la main-d’œuvre. Pourquoi ? On n’a pas de compétences au niveau local ? Non, on manque de formation», a-t-il indiqué. Il est vrai que certains chantiers de la ville de Bouira emploient des ouvriers syriens, chinois et autres. Cette situation est dénoncée de toutes parts, et elle accroît la proportion du chômage à l’échelle locale. Trouver un bon carreleur, un charpentier, ou encore un simple maçon, relève de l’exploit. À ce propos, le directeur de la formation professionnelle (DFP) de Bouira notera que son organisme propose des formations qualifiantes et une fois ces dernières achevées, les stagiaires sont dirigés vers les chantiers. Cependant, certains entrepreneurs ont évoqué le sujet sous un autre angle, en déclarant que les «ouvriers locaux ne veulent pas travailler». «On leur offre toutes les commodités, un bon salaire et une assurance, mais ils désertent les chantiers», ont-ils fait remarquer. D’autres participants ont pris publiquement la parole pour «dénoncer» certains entrepreneurs qui ne paieraient pas leurs ouvriers. «Il y’a des entreprises qui brassent des milliards, roulent en grosses cylindrées et rechignent à payer leurs ouvriers. C’est un fait indéniable». Cette intervention n’a pas plu à l’assistance. Pour sa part, le chef de l’exécutif de la wilaya a exhorté les présents à former la main-d’œuvre et surtout à leur offrir des conditions de travail décentes. Cette problématique de la pénurie des ouvriers au niveau des chantiers et le recours à une main-d’œuvre étrangère est assez récurrente à Bouira. M. Maaskri a, lors de chacune de ses sorties sur les chantiers, appelé et exhorté les entreprises à engager de la main-d’œuvre locale pour réduire le chômage, lequel atteint des proportions alarmantes dans certaines localités. Par ailleurs, le président du conseil local de l’ordre des Architectes (CLOA) de Bouira, M. Nourredine Ait Yahiatene, a interpelé le wali de Bouira, en dénonçant «la marginalisation», dont son conseil ferait l’objet. «M. le wali, je suis désolé de vous le dire, mais nous sommes marginalisés et mis à l’écart par les autorités», notera-t-il. Avant d’ajouter :«dans d’autres wilayas, le CLOA est un partenaire privilégié et incontournable. Malheureusement, à Bouira c’est loin d’être le cas». En guise de réponse, M. Maaskri, s’est engagé à «travailler en étroite collaboration avec le CLOA».

Ramdane.B

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