Bousculant tous les protocoles, 22 élus de l’APW de Béjaïa (10 du FLN, 9 du RCD, 2 du RND et 2 autres du FSLD), ont boycotté hier, les travaux de l’APW qui devait se réunir en session ordinaire pour examiner les secteurs de l’hydraulique et du foncier. Faute de quorum, la session d’hier a été tout bonnement reportée pour dimanche prochain, avec comme principal point inscrit à son ordre du jour l’adoption du budget primitif (BP) 2015. Par leur action, ces élus frondeurs entendaient exprimer leur «désaccord» quant à la gestion, peu orthodoxe, de l’APW par son président et les présidents des commissions. «Après usage abusif et illégal de procuration afin de parer à un abandon de mandat de trois de ses élus, le groupe FFS, à sa tête M. Bettache, P/APW, persiste dans sa logique en maintenant dans leurs fonctions des présidents de commissions illégitimes, qui ont été élus selon un premier règlement de l’APW en violation de la loi en vigueur», écrivent-ils dans une déclaration remise à la presse. Ils soulignent avoir interpellé à maintes fois le président de l’APW par rapport à cet état de fait, mais, regrettent-ils, ce dernier «fait dans l’ignorance et la fuite en avant, hypothéquant l’avenir de notre région en refusant de se conformer à la loi.» Dans une conférence de presse tenue juste après leur retrait, ces 22 élus ont, tour à tour, tiré à boulets rouges sur le groupe FFS à l’APW de Béjaïa, accusé entre autres «de faux et usage de faux», «de blocage» et «d’absentéisme au niveau des commissions», tout en insistant sur la nécessité de procéder à un «remaniement de l’exécutif de l’APW». Tout en qualifiant la sortie de ces élus de «tentative de déstabilisation» de l’institution qu’il préside, Mohamed Bettache, P/APW de Béjaïa, a reconnu, en des termes clairs, que «l’APW piétine», imputant la responsabilité aux présidents des commissions qui, selon lui, ne font pas leur travail. Il a précisé au passage avoir « remis, en mai 2013 à l’ensemble des présidents des commissions, une feuille de route, mais ces derniers ont oublié qu’ils étaient élus par des citoyens pour les servir et non pour se servir et jouer les figurants lors de visites protocolaires», tout en tentant de minimiser de la portée de l’action des 22 élus qui ont boycotté les travaux de session ordinaire d’hier. «Le boycott de nos camarades n’est ni politique ni économique ni autre. Nous ne savons, d’ailleurs, pas comment le qualifier», a-t-il tonné en expliquant que le remaniement des commissions n’est pas de ses prérogatives et son travail se limite simplement à coordonner leur travail. Le wali de Béjaïa a, de son côté déclaré avoir reçu un appel du ministère de l’Intérieur l’invitant à lui faire parvenir le budget primitif pour 2015, indiquant que Béjaïa figurait toujours parmi les dernières wilayas en matière d’adoption de budgets.
Dalil S.