Instruits par les cycles d’inondations qui ont affecté la ville d’El Hachimia, à 20 km au sud du chef-lieu de la wilaya de Bouira, les services techniques de la commune ont conçu un dispositif d’évacuation de crues pour la cité des 104 logements. Ce dispositif est fait de grosses conduites en PVC placées au bas du quartier en question, à côté de l’ancien abattoir de la ville. Les travaux ont été entamés jeudi dernier. L’évacuateur de crue est censé recueillir les eaux pluviales provenant du terrain désigné comme zone d’activités, à côte du CW 97 allant sur Hammam Ksenna, et de plate-forme en pente supportant la cité des 104 logements. L’ouvrage en question, d’une longueur d’une centaine de mètres, recevra le flux des eaux qui a l’habitude de se concentrer dans l’étroit chenal de l’ex-abattoir, et les canalisera sur le grand réseau de l’Oued Boukhalkhal. La menace d’inondation sur la ville d’El Hachimia s’est vérifiée au moins à trois reprises au cours de ces vingt dernières années. Ce phénomène cyclique, qui intervient dès que les orages venant du couloir de Berrouaghia-Aïn Bessem percutent la montagne Aïn Hazem. Alors des torrents se déversent par le cours de l’Oued Boukhelkhal inondant tout le centre-ville. En 1994 et 1999, des dizaines de têtes de bétail ont été emportées par les flots, particulièrement parmi les troupeaux ovins des nomades passant, en début d’automne, leurs derniers jours sur les herbages du nord du pays. L’évacuateur de crues mis en place ce week-end serait, de l’avis de certains riverains qui étaient présents sur le chantier, loin de pouvoir absorber une éventuelle inondation de la taille de celles qui se sont manifestées au cours de ces dernières années, d’autant plus que ces flots ne sont pas constitués seulement de l’eau de pluie, mais aussi de la boue et de tous les détritus trouvés sur leur passage (bouteilles en plastique, planches en bois, morceaux de tissu, bidon et sceaux d’eau,…). Un citoyen n’a pas hésité à annoncer son diagnostic: l’évacuateur de crue sera bouché dans moins de trois mois. Il aurait sans doute fallu, d’après ceux qui ont déjà assisté aux graves inondations qui ont affecté la ville par le passé un grand caniveau à ciel ouvert en béton qui rejoindrait l’Oued Boukhelkhal au niveau du jardin situé en face du siège de la daïra, de l’autre côté de la route vers Bouira (CW 127).
N.M.Taous