Le 10ème salon de l’automobile de Béjaïa, qui est aujourd’hui à sa dixième année d’existence, a ouvert ses portes au public, le 10 décembre dernier, à la grande surface du lac d’Iheddaden à Béjaïa, et se tiendra jusqu’au 20 du même mois. Le nombre d’exposants, selon Rachid Hessas, directeur général de RH International Communication, organisateur de l’évènement, a augmenté malgré une superficie qui est loin, à son avis, de répondre aux exigences de pareilles manifestations. Les exposants, qui affichent un certain optimisme à l’idée de faire connaître du grand public les marques de véhicules qu’ils représentent, dénoncent l’état des lieux : «Cette wilaya mérite mieux, on a l’impression que les propriétaires n’investissent pas ou ne veulent pas donner un coup de fraîcheur à cet emplacement unique dans la wilaya.» Les représentants des concessionnaires, tout en mettant sous les projecteurs les 60 modèles de véhicules de 18 marques exposées, parlent, par rapport aux salons précédents, d’une baisse de visiteurs qui ne se bousculent pas vraiment au portillon d’entrée. Quand on les interroge sur les ventes de véhicules, ils restent évasifs dans leurs réponses. Le « ça va » prononcé du bout des lèvres cache mal leur gène à ce sujet. Le responsable d’Akbou-Auto qui représente les marques Raima, KIA et Ford déclare qu’il est là pour seulement faire connaître les voitures qu’il expose, les ventes, ajoute-t-il, viendront après. Cependant, le représentant de DFSK, qui avance être le numéro un des ventes depuis quatre années consécutives, qui travaille beaucoup avec l’Ansej et l’Angem et qui est spécialisé dans les utilitaires légers, précise avoir enregistré pas moins de 30 commandes en seulement 4 jours. Pour Rachid Hessas, la question de la baisse des ventes reste posée devant un parc automobile qui demande à être renouvelé. C’est d’ailleurs dans ce sens que des remises importantes sont proposées par l’ensemble des marques pour inciter les citoyens à mettre au garage l’ancien modèle pour se sentir en sécurité et être à la mode. Mais les bourses, note l’organisateur du salon, ont aussi leur raison pour ne pas aller vers les véhicules qui ne sont accompagnés d’aucune facilité de paiement. Le public, qui se compose essentiellement de jeunes mais aussi de familles et de chefs d’entreprises, en déambulant entre les stands, s’arrête inévitablement devant la Symbol made in bladi qui trône, fière, au milieu de la grande surface. Elle existe en deux versions : la «1.2 essence» à 122 millions de centimes et la «1.6 essence» à 131 millions de centimes, avec des remises respectives de 7,5 millions et de 6,5 millions de centimes. Mais il faut savoir, indiquera l’organisateur, que comparativement aux années précédentes, voire même à l’année écoulée, le marché de l’automobile n’est plus à la même vitesse. Se référant aux dernières statistiques du centre national de l’informatique et des statistiques des douanes communiquées par l’APS, il précise que le nombre de voitures importées est passé de 322058 unités durant le 1er trimestre 2013 à 240931 unités durant les six premiers de l’année en cours, soit une baisse de 25 %. En valeur, les importations ont chuté de 19 %, soit à 256,47 milliards de DA (3,21 milliards de dollars) contre 312,17 milliards de DA (3,97 milliards de dollars) à la même période en 2013. Ce qui expliquerait d’ailleurs le recul du nombre de visiteurs dans les salons. Cependant à Bejaïa, les exposants ne manifestent aucun signe d’inquiétude à ce sujet. A défaut de placements, ajoute notre interlocuteur, ils investissent dans la communication afin de convaincre une nouvelle clientèle. Dans ce bref entretien, il nous confiera par ailleurs que pour ce qui est de ces salons, l’objectif recherché est de mettre en avant le rôle que doivent jouer les exposants. Il s’agit de transmettre le principal message qui est celui d’éduquer l’acheteur en ce sens qu’acquérir un véhicule, c’est bon, mais il faut aussi le chouchouter en veillant à sa révision et surtout en respectant le code de la route.
B. Mouhoub
