C’est toujours la flambée

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Une véritable folie s’est emparée, ces derniers jours, des mercuriales d’une très large gamme de produits maraichers et fruitiers. Les prix affichés aux différents marchés que nous avons visités (Sidi-Aich, Akbou, Ouzellaguen…) crèvent les yeux. Il est lamentable de voir que peu d’Algériens arrivent à remplir convenablement leurs couffins ces dernières années. L’inflation galopante conjuguée avec une chute vertigineuse du prix du baril de pétrole fait craindre le pire pour les mois à venir. Les prix des fruits, légumes et viandes, notamment blanche, que nous avons relevés en fin de la semaine dernière au niveau des marchés susdits sont à ce titre très éloquents : la courgette est cédée à 200 DA, la pomme de terre à 60 DA, la tomate à 80 DA, l’oignon à 90 DA, le poivron à 150 DA, le piment à 100 DA, l’orange à 120 DA. Quant à la viande de poulet, celle-ci atteint des prix à donner le tournis aux consommateurs. «Le prix du kilo avoisine les 420 DA pour un poulet vidé. Avec une telle flambée des prix, on va rentrer chez soi bredouille avec des couffins vides», se lamente Achour, père de famille. Nonobstant les multiples interventions des pouvoirs publics pour endiguer cette «hémorragie des prix», la mercuriale continue de faire des siennes au grand dam des petites bourses. Dans le même registre, les milliards de dinars injectés dans la cadre du programme national du développement agricole (PNDA) n’ont pas été à la hauteur des attentes du gouvernement, affichant un optimisme démesuré quant aux résultats que pouvait générer cette nouvelle politique. Cependant, les objectifs assignés audit programme étaient prometteurs et sous-entendent jalonner des soubassements solides pour la politique agricole en Algérie. La stratégie du développement rural, mise en œuvre en Algérie lors du lancement du PNDA, se basait sur la recherche de synergies économiques et sociales et l’implication aussi bien de la société civile que des institutions au niveau des localités et des régions. Malheureusement, plus de treize ans après le lancement de l’ambitieux PNDA, le résultat escompté n’est pas au rendez-vous, et dont le consommateur Algérien est victime des aléas du marché de l’offre et de la demande. Le dysfonctionnement des circuits de commercialisation n’est pas le seul facteur aggravant de la situation, car d’autres facteurs interviennent de près ou de loin dans le désordre affectant la formation des prix. La hausse des prix ne semble pas être au contrôle des pouvoirs public, obéissant ainsi au diktat des spéculateurs et des sautes d’humeur des commerçants. «Avec mon maigre salaire de smicard, je finis souvent à découvert à mi-chemin», tempête un ouvrier contractuel dans une administration locale. Et d’enchaîner : «C’est une véritable saignée que nous subissons avec l’érosion de notre pouvoir d’achat, cumulé avec une envolée des prix des produits tous azimuts».

Bachir Djaider

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