Il n’y a pas de zones touristiques classées à Bouira. Et c’est pour leur donner ce caractère officiel et définitif que la direction du tourisme en a recensé cinq pour les proposer au ministère de tutelle.
Quelles sont-elles et que va-t-on en faire lorsque leurs études sur la base de dossiers bien ficelés leur vaudront d’être classées comme zones d’expansion ? D’abord, il faut considérer que le secteur du tourisme, délaissé pendant la décennie noire, comme beaucoup de secteurs clefs, commence à peine à émerger de ce long marasme qui a frappé tout le pays du fait de ce fléau. «Nous avons de très beaux sites touristiques, comme Tikdjda ou Hammam Ksena, mais nous n’avons pas d’espaces propres au développement des activités touristiques», selon un responsable de la direction du tourisme que nous avons contacté hier à son bureau. Aucun investisseur, par exemple ne pourrait investir à Tikdjda, classé au patrimoine mondial par l’UNESCO. Et c’est pour permettre aux investisseurs d’occuper un tel créneau, que la direction du tourisme, conformément à la stratégie mise en œuvre par le ministère en vue de promouvoir le tourisme de montagne, a retenu pour le moment cinq zones susceptibles d’accueillir toutes sortes de projets liés à l’écotourisme. La première zone retenue est celle de Tiliouine, à 4 km plus bas de Tikdjda, et située en dehors du parc national. A cheval des deux communes, en l’occurrence El Esnam et de Bechloul, elle se compose en fait de deux sites distincts qui font que l’on parle effectivement de deux zones : Tiliouine1 d’une superficie de 66, 80 ha et Tiliouine2, d’une superficie de 50,75 ha. Ce site, et pour être précis, une fois le statut de zone d’expansion classée obtenu, pourrait attirer les investisseurs qui, eux, en proposant des produits artisanaux fabriqués en série et des structures d’accueil respectueuses de l’environnement attireraient à leur tour les touristes. La seconde est la forêt Errich, au nord de la ville. Ce site d’une beauté à couper le souffle est déjà très prisé et très fréquenté par les foules, notamment les familles en quête de calme et de repos. La superficie réservée à cette zone à l’étude est de 111 ha. La seule ombre au tableau est que la ville en extension multidimensionnelle ne vienne menacer pour le moyen terme ce site idyllique. La quatrième zone concerne Hammam Ksena, au sud de la wilaya. Ce site enchanteur est couvert de pins et renferme en son cœur un joyau : il s’agit d’une station thermale avec hôtel et toutes commodités. Connues à l’échelle nationale, ses eaux aux vertus guérisseuses multiples attirent chaque année des milliers de visiteurs. On y vient en familles ou seul et une promenade dans les bois environnants peut se révéler pour le corps aussi bénéfique qu’un bain, car l’air chargé d’essence s’avère souverain pour les poumons. La zone proposée couvre 62 ha. Enfin, Tala Rana, une zone montagneuse située à mille mètres d’altitude, localisée dans la commune de Saharidj pourrait offrir une vue et permettre de respirer un air d’aussi bonne qualité. La zone comprend 14,18 ha. Est-ce tout ? Non, bien sûr, car la wilaya recèle de nombreux sites touristiques. Il y a les gorges de Lakhdaria, les barrages de Koudiet Acerdoune, de Tilesldit et d’oued Lakhal, la ville de Sour El Ghozlane et la montagne de Dirah, il y a les forêts de Souk El Khémis, et bien d’autres encore, car à la direction du tourisme on continue à prospecter la wilaya à la recherche de nouveaux sites à proposer pour être érigés en zones d’expansion touristique classées. Seulement, il faut d’abord attendre la réponse du Ministère du tourisme et de l’artisanat pour pouvoir faire d’autres propositions, selon notre interlocuteur.
Aziz Bey