Réalisée en 2010 dans le cadre du programme des Hauts Plateaux, confié à la direction des Ressources en eau, la retenue collinaire de Merdjet Lakouass, située dans la commune de Ridane, au pied du mont Bousedar, à quelque 70 Kms au Sud-ouest du chef-lieu de la wilaya de Bouira, court un risque réel d'envasement en raison de la nature de son bassin versant, fait de terres dénudées et marneuses.
En effet, tous les ruisseaux alimentant le cours d’eau de Maâmora, sur lequel est construite la retenue, ont leurs berges marneuses complètement décharnées, ne comportant aucun couvert végétal, hormis le sommet isolé de Bousedar qui supporte un maquis clairsemé de chênes verts. Autrement dit, plus de 80 % du territoire du bassin versant est complètement nu. Les marnes, constituant la plus grande partie de ce périmètre, se trouvent également travaillées par les agriculteurs en parcelles céréalières, ce qui augmente la fragilité du sol face aux éléments de l’érosion. Des agriculteurs de la région n’ont pas manqué de relever cet handicap qui risque de réduire fortement la durée de vie de ce précieux ouvrage hydraulique réalisé dans un territoire pré steppique. Le peu de végétation qui existait jusqu’aux années 1980 sur le versant de la retenue a été complètement décimé par le surpâturage. Aujourd’hui, une moindre pluie automnale arrache des portions de terres marneuses pour les déposer au fond de la retenue. Des ouvrages de corrections torrentielles (caisses de gabions) ont été réalisés au milieu des années 2000, dans le cadre des travaux TUP-HIMO, sur les ruisseaux affluents du grand oued. Mais cela demeure très insuffisant. L’urgence de l’action de reboisement des flancs de la retenue n’est plus à démontrer, d’autant plus que l’ouvrage est conçu pour aider les populations rurales dans l’irrigation de leurs vergers arboricoles installés dans la vallée, à la limite avec la commune de Maâmora. Ces vergers ont été plantés au milieu des années 2000 avec le soutien du Projet d’emploi rural (PER2) et du Fonds national de régulation et de développement agricole (FNRDA). Il y a lieu de signaler que la commune de Ridane a bénéficié auparavant d’une retenue collinaire sur les hauteurs de Ouled Ali, dont la digue a été emportée par les torrents, après avoir été déchaussée sur les deux côtés de la rive.
N. M. Taous

