Aujourd’hui aura lieu une exposition de cartes postales anciennes de la ville et de la région de Bougie. L’auteur est un architecte Bougiote, parti, à l’âge de trente ans, vivre sous d’autres cieux. Il nous revient cette semaine avec une collection de plus de quatre cents cartes postales, dont plusieurs sont extrêmement rares.
Malik René Allouche a vécu à Béjaïa jusqu’à l’âge de trente ans. Il y a passé la plus grande partie de sa vie, avant d’aller vivre en France où il exerce son métier d’architecte. Cet enfant de Kahoua Zoubir a commencé à collectionner les cartes postales anciennes de sa ville dès le début des années quatre-vingt-dix. Il les a découvertes quand il est tombé sur un certain nombre de cartes anciennes datant du début du vingtième siècle, 1901, 1902… quand les soldats Français détachés en Algérie envoyaient des cartes à leurs parents restés en métropole. Il en a collectionné de toutes sortes : paysages, bâtiments, places publiques, etc. Plus de quatre cents cartes postales seront présentées au public au Théâtre Régional de Béjaïa. L’exposition ne durera malheureusement qu’une journée. Des contraintes personnelles empêchent Malik René Allouche de la prolonger comme il le souhaitait sur quatre jours. Le public n’a donc que la journée d’aujourd’hui pour se rendre au TRB et visiter l’exposition. Il pourra ainsi découvrir la ville et la région de Bougie telles qu’elles étaient dès le début du vingtième siècle, et voir leur transformation au fil du temps. Lors d’un entretien que nous avons eu avec lui vendredi dernier, il nous a raconté comment il faisait pour trouver ces cartes. Il y a d’abord Internet, c’est vrai. Plusieurs amateurs de cartes postales anciennes sont présents sur Face book et prennent plaisir à partager leurs trouvailles. Mais un certain nombre de ces cartes est encore protégé par le copyright, et ne peut, par conséquent, pas faire l’objet de transactions libres. C’est là que René Malik prend son plaisir. Retrouver des cartes anciennes, rares et se les procurer coûte que coûte. Ainsi, certaines ont été payées relativement chères. Mais leur prix ne semble pas être un véritable obstacle pour cet amoureux de la ville de Bougie. D’ailleurs, son projet de fin d’études en architecture, il l’avait fait sur l’aménagement de la ZET (Zone d’Extension Touristique) de Boulimat, tandis que sa femme avait travaillé sur un projet d’aménagement du port et du front de mer, pour créer une synergie entre le port et la ville, alors que, jusqu’à présent, ces derniers ne communiquent pas correctement. René Malik Allouche se désole quand il voit l’état de délabrement des Aiguades. Il est triste de voir comment ce joyau de la ville de Béjaïa se détériore, et menace ruine. Lors de notre entretien, Malek Djellouli était présent. Lui, le président d’une association culturelle et écotouristique des Aiguades, se désole de l’état d’inertie des pouvoirs publics face à la situation que vit la région des Aiguades. Il y a un véritable travail à faire, et la population ne demande qu’à voir leur trésor écotouristique être restauré.
N. Si Yani
