«La guerre n’est pas un simple jeu»

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«Les événements du 11 décembre 1960 et leurs répercutions sur la scène internationale de la cause algérienne» était le thème d’une conférence animée, avant-hier, par l’ex-officier de l’ALN, Rachid Adjaoud, devant un parterre d’élèves du lycée Fatma N’Soumer d’Amizour, lesquels avaient prêté beaucoup d’attention à l’orateur.

Parler d’une époque des plus charnières et des plus dures vécue par le peuple algérien à la 5ème génération post-indépendante donne une sensation originale, car il s’agit là d’une communication d’un passé vieux d’un demi siècle au présent. Mais l’officier de la vallée de la Soummam, illustrant son intervention par une projection en noir et blanc de quelques séquences de prise d’assaut d’un village de cette région martyre, a su comment accrocher ces jeunes lycéens à suivre ses révélations des événements amers, comme s’il s’agissait d’un conte récité par leurs grands-mères. «La guerre n’est pas un simple jeu», dira l’auteur de «Avoir 20 ans dans les maquis», disant qu’il s’agit d’une vie très dure vécue surtout par les civils ayant subi des atrocités de l’armée française en guise de chantage et de tortures morales et physiques pour couper le lien entre le peuple civil et les maquisards. «Notre région avait beaucoup souffert, mais, cependant, elle avait donné une leçon de courage, d’engagement et de détermination à l’ennemi qui n’avait trouvé que de s’en prendre aux habitants aux mains nues», expliqua l’orateur, histoire de rappeler à ces jeunes que la liberté d’aujourd’hui est le fruit de grands sacrifices d’hommes et de femmes de ce pays. L’ex-officier de la wilaya III, et parce qu’on est en mois de décembre, s’est focalisé sur les événements du 11 décembre 1960 qui étaient une grande tournure des 7 ans de guerre, car, pour le témoin de cette épopée, la mobilisation de tout le peuple avait changé la donne de la cause algérienne sur la scène mondiale, en relatant la célèbre locution du feu Larbi Ben Mehidi «jetez la révolution dans la rue, le peuple la récupérera». Cela dit, et selon Adjaoud, la démonstration de force à mains nues des Algériens était une suite logique de l’action armée de l’ALN, pour, qu’enfin, l’autodétermination de ce peuple trouve écho dans le monde, plus particulièrement à l’ONU. Un événement ayant accéléré le parachèvement de la fin de l’occupation du pays et son indépendance. Ces actions pacifiques avaient bel et bien commencé lors des événements du 8 mai 45, indiqua l’animateur pour dire que la révolution algérienne avait comme base le peuple, qui a consisté la raison de son succès sur une grande puissance militaire mondiale de l’époque. C’est aussi une façon de passer le message à cette jeune génération que l’avenir se «forge» en se basant sur les leçons du passé l’union, l’amour du pays et l’engagement pour une vraie révolution, celle du développement. Message reçu, car cette jeunesse ne demande que considération et plus de moyens pour la concrétisation de la relève. Ainsi, raconter l’Histoire, la vraie, évitera certainement des histoires, des ennuis.

 Nadir Touati

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