Premier Salon national des arts plastiques de Béjaïa

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Aujourd’hui, c’est le troisième jour du Salon national des arts plastiques organisé par la Direction de la Culture de la wilaya de Béjaïa, au théâtre régional de la ville. Quasiment passé inaperçu pour cause de problèmes de communication, le premier Salon national des arts plastiques de Béjaïa a ouvert ses portes, avant-hier, en présence de nombreux artistes et d’un public intéressé. Ce salon se veut à dimension nationale, vu qu’il a regroupé les œuvres d’artistes venus de trente-trois wilayas du pays. Peintures, sculptures, œuvres plastiques,… l’exposition entend ainsi rendre hommage en particulier, à deux artistes de renom : Le premier est très connu du public bougiote, puisqu’il s’agit de Tahar Khalfaoui, fils de la ville. Il est artiste peintre, sculpteur, photographe, scénographe, chanteur auteur et compositeur. Il a aussi été chef d’atelier de décoration au TRB. Le public bougiote le connaît bien. Il a organisé plusieurs expositions, tant individuelles que collectives, et a participé à de nombreuses manifestations, un peu partout en Algérie. Depuis 1976, où il a participé au Salon International des arts plastiques à Skikda, il n’a cessé d’être présent aux principaux événements artistiques dans le pays, en plus de la publication de deux albums regroupant ses œuvres. Il était temps qu’un hommage lui soit rendu, lui qui ne cesse de donner de sa personne pour le développement artistique de ce pays. Par contre, Hakim Abbaci est beaucoup moins connu à Béjaïa, alors qu’il a une dimension internationale. Il est natif d’Amizour, mais il a passé l’essentiel de sa vie loin de sa région natale. Artiste plasticien, diplômé de l’École Nationale des Beaux-Arts d’Alger et de l’Académie des Beaux-Arts de Rome, il a également effectué des stages artistiques en Italie et a été consacré «Stamperia Nazionale di Roma», en 1987-88. Après cela, il a étudié la photographie à Rome. Assoiffé de connaissance et de savoir, toujours soucieux de parfaire son art et d’approfondir sa maîtrise technique, il s’engage dans des études de Master en conservation du patrimoine culturel, à Florence. Il devient également membre du groupe italien Gruppo performance. L’art, étant une communication, Hakim Abbaci s’engage dans l’enseignement, soucieux de transmettre ses connaissances et son expérience aux jeunes générations, en devenant enseignant à l’École Nationale des Beaux-Arts d’Alger, et à l’EPAU (Ecole Polytechnique d’Architecture et d’Urbanisme). Ses œuvres se trouvent actuellement au Museo Civico d’Arte Contemporanea, au Museao Trame mediterraneo et à la Fondazione Orestiadi di Gibellina en Sicile. Il nous a quittés, il y a juste une année, le 27 décembre 2013. D’ailleurs, le Salon national des arts plastiques, en lui rendant hommage, tient à déposer une gerbe de fleurs sur sa tombe, aujourd’hui, mercredi, au cimetière d’Ighil Ialouanene à Amizour. Le Salon a également programmé une série de conférences animées par différents enseignants et artistes, dont Smail Ouchène, enseignant à l’École des Beaux-Arts d’Azazga. Son intervention concerne «l’Origine du concept moderne d’artiste», suivie d’une table ronde autour de la thématique de «l’art et l’artiste contemporain d’Algérie», ainsi qu’une autre conférence animée par le professeur Djamil Aissani, président du Gehimab, portant sur «la reconstitution et la réhabilitation de la galerie de peinture et des arts graphiques Emile Aubry à Béjaïa». Une visite sur les sites historiques de Béjaïa est également prévue, ainsi qu’une soirée avec gala artistique pour clôturer le Salon. Les œuvres exposées au TRB sont très variées. Certains tableaux nous laissent admiratifs de la beauté de l’art et de la maîtrise technique atteinte par un certain nombre de nos artistes. Les portraits, tel que celui de Claude Monet, les paysages, les gravures, sculptures et montages sont réellement des réussites que le public gagnerait à découvrir. Le choix des couleurs, les thématiques, l’ambiance créée par le regroupement de toutes ces belles œuvres, donnent, au moment de la visite, une sensation de plaisir et de joie. À part deux ou trois tableaux, toutes les œuvres ainsi exposées invitent le public à prendre un moment de plaisir, le faisant rêver et voyager dans l’espace et dans le temps. Béjaïa, ville d’histoire et de culture, elle est aussi ville d’art et de spectacle. En ces magnifiques journées, où le soleil nous invite à ne pas rester cloîtrés à la maison, profitant des vacances scolaires des enfants, il serait profitable pour tout un chacun de faire un tour au TRB, non seulement pour se changer les idées, mais aussi pour se cultiver et s’enrichir de notre patrimoine qui est en train de prendre de plus en plus de valeur, à mesure que sa qualité s’améliore, et que son accessibilité devient publique. Il serait intéressant d’être témoin de cette évolution pour se constituer, soi même, son propre patrimoine culturel. La Direction de la culture de la wilaya de Béjaïa, qui a pris l’initiative de l’organisation de cet événement, a su dénicher des artistes de talents, qui méritent d’être connus, et qui ont besoin d’être encouragés. Ce qui signifie que cet événement devra être renouvelé enrichi et étendu, pourquoi pas, pour sillonner d’autres villes de la région, pour permettre à un maximum de personnes d’en profiter.

 N. Si Yani

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