La date de commémoration du 57ème anniversaire de l’assassinat de l’architecte de la révolution, à savoir Abane Ramdane, dont on n’arrête pas de parler dans la localité depuis des jours, s’est déroulée dans une ambiance de joie marquée aussi par des souvenirs du martyr et du héros de la révolution.
Cette journée, dédiée spécialement de grand homme et son parcours, a été organisée par le comité de village d’Azouza, village natal de Abane, sis, à environ 03 Km de la daïra de Larbâa Nath Irathen) L’APC de la localité en question, l’organisation des moudjahidine et la direction de la culture de Tizi-Ouzou ont collaboré à cet événement, rehaussé par les autorités locales, le Wali de Tizi-Ouzou et la famille du martyr en question. En effet, une foule nombreuse s’est donné rendez-vous dans son village natal (Azouza), où une partie de ces festivités se sont déroulées. Une fois les invités arrivés, le convoi a pris la direction de la maison du chahid, transformée en musée, ouvert au public en 2010. Sur place, les invités ont eu droit à une visite guidée à l’intérieur de la maison natale de Abane Ramdane où de nombreuses photos de ce dernier ont été exposées. Une gerbe de fleurs été déposée au carré des martyrs, implanté au village en question. Dans cette foule, nous avons pu approcher, le Wali de Tizi-Ouzou, qui nous dira à propos de cette journée : «C’est une date importante, très significative à mes yeux, d’où ma présence. J’ai tenu à ce que je sois présent en personne, pour rendre un vibrant hommage à ce héros. C’est notre devoir de préserver la mémoire et le patrimoine», dira M. Bouazghi. Par la suite, le cortège a pris la direction de la ville natale (Larbâa Nath Irathen), du chef historique. Arrivé au chef- lieu, la foule en compagnie des invités et des organisateurs, ont pris part à la marche fanfare qui s’est ébranlée de la daïra jusqu’à la stèle Abane, implantée au chef lieu. Une halte est faite au niveau du carré des martyrs, où une gerbe de fleurs a été déposée par ces derniers. Après une minute de silence, la foule continue sa marche jusqu’à la stèle du héros où de gerbes de fleurs ont été disposées. Une minute de silence a été observée sur les lieux. Sur place, un des neveux d’Abane Ramdane, en l’occurrence Abane Ahmed, nous dira : «Ramdane était depuis son jeune âge nourri de l’amour envers sa patrie. Il était sociable simple et posé. Il refuse toute injustice sous toutes ces formes.» Et d’ajouter : «Il avait cette clairvoyance qu’il a acquise au sein de sa famille. Il ne supportait pas le joug colonial. Etant enfant, il me disait qu’un jour, ces colonisateurs reprendront le chemin du retour. La présence française était une chose intolérable pour lui.» Un autre proche ajouta qu’en 1955, quand il a été libéré de prison, sa mère a eu un AVC, quand un homme de son village lui avait annoncé sa libération. Et au retour chez lui, il raconta à sa famille qu’il a été torturé durant 26 jours, c’est insoutenable. Selon les proches d’Abane Ramdane, il leur a confié qu’un gardien de prison lui avait dit qu’il lui restait deux jours de torture. Et Abane, répond à ce dernier : «Aucun mot ne s’échappera de ma bouche même s’ils feront ça durant des années.» Durant ce témoignage, beaucoup d’hommes qui l’ont connu et beaucoup d’autres ont eu des larmes aux yeux. Le courage et la bravoure sont les qualités de cet homme. Beaucoup de témoignages ont été apportés sur ce héros surnommé par certains historiens, l’architecte de la révolution. Dans l’après midi, la suite du programme s’est déroulé au niveau de la bibliothèque sise au chef-lieu où une projection du film «D’Arggaz Ammi». Suivi juste après par une conférence débat animée par le docteur et chercheur historien, M. Mohamed Salah Zeghid, qui a relaté le parcours extraordinaire de Abane Ramdhan mettant l’accent sur son rôle, dans la préparation de la guerre et du déclanchement du 1er novembre 1954. En, marge de cette communication, le conférencier nous dira : «Abane, pour moi, reste le plus grand homme qui a marqué le 20ème siècle. Il a su réunir le peuple algérien autour d’une même et une seule cause». En fin de cette journée, les organisateurs se disent satisfaits et que l’objectif fixé au départ est atteint.
Youcef Ziad