Tamazight n’est pas un fonds de commerce !

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S. Ait Hamouda

Mon Dieu comme tamazight sert à mobiliser, elle est sur toutes les lèvres même sur celles de ses adversaires et de ceux qui ne se sont jamais sentis concernés par la revendication.

Pourquoi tous ces discours à l’emporte pièce, ces baratins, ces éructations sur la langue de tous les Algériens ? Il a suffi qu’elle soit consacrée langue nationale et officielle pour que tout le monde se jette dessus, comme des charognards sur une proie, comme des commerçants véreux sur un produit rare, comme des politicards sans projet, sans envergure et sans ambition nationale.

C’est leur droit certes, mais qu’ils sachent raison garder se prémunir contre la démagogie dont ils font preuve, ces derniers jours, pour amadouer le peuple, le tromper, le mener en bateau et le berner pour une voix et ensuite on oublie tout, on fait comme si de rien n’était, comme si on n’a rien promis.

Il est au demeurant juste que l’on rencontre chez ceux ou celles qui ont fait de Tamazight, langue, culture, histoire, leur cheval de bataille depuis des lustres, des réflexions intéressantes sur le présent et le devenir de la langue.

N’est-il pas juste et judicieux de la laisser aux bons soins des linguistes, anthropologues, grammairiens et autres experts en la matière car tout simplement les politiciens risquent de lui faire plus de mal que de bien ? D’abord parce que les néo politiques chez nous n’ont rien compris à ces parlers et de plus par leurs tâtonnements, hésitations et bégaiements à propos d’une chose, ils risquent de la pervertir, de la débaucher et de la corrompre plutôt que de lui ouvrir des horizons heureux.

Tamazight depuis l’origine n’a jamais été une affaire de politiciens, mais de ses locuteurs d’abord et subséquemment de spécialistes. Rien ne permet de jouer pour des raisons électoralistes avec une langue, un patrimoine qui appartient à tous les Algériens quel que soit leur idiome maternel. Nous ne voulons pas qu’elle se transforme en étendard que l’on étend selon les conjonctures et que l’on remet au placard une fois l’opportunité passée.

S. A. H

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