L’huile d’olive se fait désirer

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Comme il fallait s’y attendre, la récolte oléicole dans cette vaste commune ne sera pas bonne.

A peine la cueillette déjà lancée que les gaules et autres bâches en plastique sont déjà remises à leurs places dans les hangars car il ne reste pas beaucoup d’olives ni dans champs ni sur les arbres. Le peu a été récolté. Cette saison, ce fruit n’a pas été abondant. D’une part, la plupart des oliveraies ont été incendiées ou décimées par la neige en 2005 et en 2012, d’autre part, beaucoup ont été déracinés au passage des réseaux de gaz naturel ( conduite principale) et du tracé de la pénétrante vers l’autoroute Est-Ouest notamment ceux de Tafoughalt et enfin d’autres n’ont pas été prolifiques en raison des conditions climatiques. Les quelques sacs récoltés par les uns et par les autres ont été déjà moulus dans des huileries modernes de Boghni et d’ailleurs. Car, disons-le, sachant que la récolte n’allait pas être abondante, les propriétaires des huileries traditionnelles ont préféré mettre les clés sous le paillasson. «Si vous comptez ce que nous allons dépenser comme frais et ce que nous allons tirer comme profit à la fin de la campagne vu le peu d’olives qu’il y a cette année, il vaudra mieux fermer que d’ouvrir», constatera de son côté un propriétaire d’une huilerie à Tafoughalt. Dans ce village, la totalité des huileries sont à l’arrêt. Elles sont en nombre de quatre. Dans une virée sur les lieux, nous avons appris que seule celle du chef-lieu communal et celle de Chihaoui sur la RN 25 ont pu ouvrir. «L’activité est au ralenti. Nous attendons quotidiennement l’arrivée de quelques sacs. C’est par devoir de respect aux oléiculteurs que j’ai mis en marche les machines. Il n’y a pas vraiment grand-chose à faire. Mais, tout de même, il ne faut pas fermer nos portes au nez de nos clients habituels», nous répondra un gérant de l’une de ces huileries. D’ailleurs, eu égard au manque d’olives, il a été laissé le soin à ceux qui voudraient se livrer à l’achat des olives pourtant interdit par les comités de villages. «C’est cher. Cent dinars le kilo, mais j’espère quand même récupérer mon argent et gagner. Si le prix de l’huile ne baissait pas, je serais sorti d’affaire», nous confiera l’une de ces personnes. Effectivement, cette dernière a tout à fait raison quand on entend déjà que le litre d’huile est cédé entre sept cents et huit cents dinars le litre. Et puis, selon ceux qui ont déjà récolté leur huile, le rendement au quintal est très bon par rapport aux années précédentes. «C’est entre vingt-deux et vingt-cinq litres au quintal. C’est quand même intéressant, si seulement si la récolte était abondante comme les années précédentes !», nous répondra l’un des oléiculteurs d’Iâllalen. Devant la cherté de ce produit dit aux «mille remèdes», les consommateurs ont réduit de moitié leur prévision. «J’allais au moins acheter vingt litres. Et à ce prix, je n’aurai que cinq litres pour toute l’année. C’est devenu quand même un luxe de consommer l’huile d’olives», nous dira ce villageois de Tafoughalt installé à Alger. Les clients potentiels jaugent le marché en allant d’une région à une autre car on a appris que du côté de Bouira, la récolte est satisfaisante et que le litre est déjà cédé à six cents dinars.

Amar Ouramdane

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