Le téléphone fixe ne sonne toujours pas

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La plupart des villages d’Akbil, une commune relevant de la daïra de Ain El Hammam, ne sont pas encore raccordés au téléphone. «Hormis le téléphone mobile qui, heureusement, nous permet d’entre en contact avec le monde extérieur, nous serions complètement isolés.» signale Djamal, sexagénaire, ancien algérois rentré au bled. Après avoir attendu vainement le téléphone fixe pendant des années, les habitants des villages Ait Hamsi, Mahmoud, Akaoudj et autres ont placé leurs espoirs dans le téléphone sans fil. Manque de chance, leur situation géographique ne leur permet de bénéficier ni du WLL, ni de la toute nouvelle «4GLTE». Le premier, devenu vieillot et en voie de suppression, doit, à court terme, être remplacé par le second qui d’après ceux qui en ont bénéficié dans d’autres régions permet une connexion Internet assez aisée. Cependant, par manque de réseau, la plupart des foyers de la commune d’Akbil en sont privés. Les jeunes oisifs à longueur de journée n’ont d’autre loisirs que les dominos dans les quelques cafés maures disséminés près du chef-lieu. Pour se rendre dans un cybercafé il faut faire plusieurs kilomètres pour se rendre à Ain El Hammam ville ou au chef-lieu communal de Yattafen, avec tous les tracas liés au transport et à la perte de temps. Ce qui n’arrange d’ailleurs pas les travailleurs qui ne peuvent se déplacer de nuit. L’internet mobile que certains trouvent cher et peu pratique, ne semble pas répondre aux besoins des habitants si l’on se fie au jugement des jeunes qui nous ont contactés. «Nous sommes oubliés du développement. Sans téléphone ni gaz de ville, nous continuons à vivre comme nos grands parents, il y a des décennies.» Déjà isolés des grandes villes de par la situation géographique, les habitants de ces bourgs perchés sur des collines face au Djurdjura, se sentent frustrés de ne pouvoir bénéficier de quelques commodités que peuvent leur fournir le téléphone et l’Internet.

A.O.T 

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