La céréaliculture menacée de disparition

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Tous les agriculteurs, et notamment les céréaliculteurs interrogés, n’ont pas manqué de se justifier.Ainsi, pour eux, le travail considérable qu’ils fournissent n’est pas récompensé par les pouvoirs publics qui, non seulement ne les encouragement pas mais leur mettent les bâtons dans les roues.La première décision qu’ils avaient prise était de boycotter la semence de blé car sa qualité laisse à désirer, ce qui donne de mauvais rendements.A cela, s’ajoute la cherté des engrais, tels que l’azote et l’amonitrate 15/15 qui coûtent plus de 3600 dinars le quintal, sans compter tous les produits chimiques nécessaires pour le désherbage ainsi que la main d’œuvre et les frais de labour et de moisson à 2400 dinars l’heure.“Lorsque vous finirez de faire les comptes, il y a aussi le facteur climatique à prendre en considération, car il est plus important”, nous lance l’un de nos interlocuteurs, qui a préféré, comme ses autres camarades, se consacrer au fourrage qui ne demande ni beaucoup d’effort, ni de gros investissements et avec moins de contraintes et de risques, tandis que le bénéfice est assuré grâce à sa cherté et à la forte demande des éleveurs.“Pour recevoir l’aide de l’Etat, il faut d’abord arriver à dépasser tous les obstacles mis sur le chemin tant que c’est un vrai parcours de combattant si ce n’est plus, on vous met carrément dans une situation d’échecs tout au début”, clame cet autre céréaliculteur qui cite aussi le cas des bureaux d’études qu’il faut payer à raison de 3.000 dinars par dossier.Du côté de la subdivision de l’agriculture, bien que son chef tient à rassurer que cet état de fait est normal dans tous les pays, puisque les agriculteurs doivent laisser leurs terres se reposer après avoir été exploitées plusieurs années successivement et intensivement.Néanmoins, il devait reconnaître certaines vérités présentées par les céréaliculteurs tout en niant la mauvaise qualité des semences fournies par la coopération des céréales.“Toutes les semences fournies par la coopérative sont soumises à différents traitements ce qui les expurge de toutes les maladies et de toutes les mauvaises graines qui peuvent compromettre les récoltes”, nous confie notre interlocuteur avant de nous entretenir de l’itinéraire et de son respect que doivent suivre les céréaliculteurs afin de bénéficier des aides octroyées par l’Etat.En ce qui concerne les risques encourus, le chef de la subdivision de l’agriculture, nous parlera de la CNMA ou la Caisse nationale de mutualité agricole dont le siège local se trouve à une cinquantaine de mètres de celui de la subdivision.“Qui empêche les agriculteurs de souscrire à une assurance qui est faite pour les protéger, surtout qu’il y a maintenant ce qui est appelée la “multirisque agricole”? termine-t-il.Il reste à espérer que nos céréaliculteurs reviennent au blé et à l’orge pour nous offrir ces beaux champs dorés du mois de juin avant les moissons qui sont tout aussi beaux avec le va-et-vient des immenses moissonneuses-batteuses.

Essaïd N’Aït Kaci

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