Le bulletin météorologique spécial émis a alerté les habitants de la wilaya, qui gardent en mémoire l’épisode de neige de 2005 et 2012. Certes, depuis, plus de quarante pour cent des villages et des villes du versant Sud ont bénéficié de l’énergie bleue alors que les travaux sont en cours dans la quasi-totalité des villages restants, mais, tout de même, l’appréhension de revivre la même situation, notamment pour ceux qui ne bénéficient pas encore de cette commodité plane toujours. La plupart des villages situés en haute montagne, tels Agouni Gueghrane, Ath Ergane, Assi Youcef, Ath Koufi, Ath Ali, Frikat, Helouane, Bounouh ou encore Ath Talha sont déjà vêtus d’un manteau blanc en attendant d’autres chutes plus importantes dans la nuit de lundi à mardi, selon le BMS, en vigueur jusqu’à jeudi matin, premier jour de l’an. Devant ce froid glacial qui se fait sentir d’heure en heure, les citoyens de ce versant ont pris d’assaut les points de vente de bonbonnes de gaz. Des Ouadhias jusqu’à Tizi-Gheniff, à l’extrême Sud de la wilaya, en passant par Boghni et Draâ El-Mizan, le constat est le même. De très bonne heure, des centaines de personnes emmitouflées dans leurs vêtements chauds et sous une pluie battante attendent la livraison de ce combustible. « On a été berné par le beau temps de la semaine passée. Mais, à en croire toutes les prévisions de ces dernières heures, il ne faut pas rester tout de même sans aller à la recherche de ces bonbonnes de gaz. Je n’oublierai pas l’hiver 2012 », nous répondra cet habitant du village Ichoukrène, relevant de la commune de Draâ El-Mizan. Car, rapportons-le, même si tous les villages sont inscrits pour bénéficier du gaz naturel, les travaux ne sont pas encore lancés à l’exception de la conduite principale allant d’El Mers (Tizi-Gheniff) jusqu’à Ait Yahia Moussa, laquelle est en cours de réalisation. Du côté de Bounouh et même de Boghni, nous avons appris que des cellules de crise, qui géreront cet épisode de grand froid, sont mises en place. « En plus du matériel dont nous disposons, nous pourrons faire appel à des engins privés pour ouvrir les routes vers les villages situés sur les hauteurs », nous confiera une source proche de l’APC de Bounouh. À Frikat, tout est prêt et les adjoints au maire suivent avec attention l’évolution de la situation. Pour cette fois, les collectivités locales ont tout prévu. Pour certains maires de ce versant, l’intercommunalité est de mise quand on sait que les routes sont presque les mêmes et traversent les communes de la région. On citera la RN 25 qui vient d’Aomar jusqu’au Pont Noir en passant par Draâ El-Mizan et Ait Yahia Moussa ou encore la RN 68 entre Draâ El-Mizan et Tizi-Gheniff jusqu’aux Issers et enfin la RN 30 de Draâ El-Mizan jusqu’à Takhoukht. C’est dire qu’il est temps que nos maires s’entraident quand il s’agit de ce genre de situation. Pour cette saison, ces milliers de citoyens non encore concernés par le gaz naturel sont, donc, obligés de recourir à tous les moyens du bord pour se chauffer tout en espérant qu’ils auront cette commodité comme les autres dès l’année prochaine. « Nous souhaitons que les projets retenus pour nos villages soient maintenus en dépit de la baisse du prix du baril de pétrole », suffira de nous dire un membre de la coordination des villages de la commune de Tizi-Gheniff, où le taux de pénétration n’a atteint pour le moment que les 50%. En définitive, il est temps aussi de multiplier, durant cette période, les rotations des camions-livreurs de gaz butane afin de ne pas tomber dans des pénuries dont les conséquences affecteront ces montagnards, qui peinent déjà à se déplacer vers les stations-service Naftal pour s’en approvisionner.
Amar Ouramdane