Le phénomène fait rage dans la société : Bgayet, ces jeunes qui sombrent dans la drogue

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Stupéfiants naturels, barbituriques, tranquillisants, tout y passe, pourvu qu’on accède à un état second et échapper ne serait-ce que le temps d’un “joint” à l’inanité de l’existence. De l’ appetence à l’accoutumance, il n’y a souvent qu’un pas que les camés franchissent allègrement et sans s’en rendre compte.

De manière aussi insidieuse qu’implacable, la consommation de la drogue dans la wilaya de Bgayet épouse des contours alarmants.

Happés par cette spirale infernale, des cohortes d’adolescents mais aussi de moins jeunes croupissent dans le vice et se détruisent à petit feu.

Il suffit naturellement de si peu de choses à un être déjà fragilisé pour vaciller et sombrer corps et âme dans la toxicomanie.

“Ce sont, en général, des personnes en bute à un déséquilibre de la personnalité qui plonge le plus souvent ses ramifications dans l’enfance. Un facteur exogène, parfois plusieurs comme le deuil, le chômage ou une contrariété quelconque, viennent se surajouter. Et vous avez là le profil type d’une personne qui peut facilement basculer», analyse un psychiatre d’Akbou, officiant dans le secteur privé.

La tentation irreprécible de prise de toxiques traduit un besoin de compensation.

“Il est perçu par le sujet comme un refuge, un moyen palliatif destiné à combler un vide affectif où à noyer un traumatisme», explique le praticien.

Pris le plus souvent par voie orale et secondairement parantérale, ces subsistances aux effets enphorisants et sédatifs, pour lénifiantes qu’elles soient, finissent fatalement par assujettir le sujet qui sombre petit à petit dans l’avilissement et la déchéance.

Stupéfiants naturels, barbituriques, tranquillisants, tout y passe, pourvu qu’on accède à un état second et échapper ne serait-ce que le temps d’un “joint” à l’inanité de l’existence.

De l’ appetence à l’accoutumance, il n’y a souvent qu’un pas que les camés franchissent allègrement et sans s’en rendre compte.

“Quand le drogué s’habitue aux toxiques, il a besoin d’une dose toujours plus élevée pour obtenir l’effet recherché sinon il est en état de manque», affirme notre interlocuteur. “A partir de là nous dit-il, les cures de désintoxication s’avèrent très difficiles, au cas, bien sûr où le drogué consent à coopérer, ce qui n’est pas toujours le cas”.

En effet, un épicurisme en appelle un autre et c’est l’eternel recommencement. Quitte à recourir à d’étranges mixtures, telle que l’alcool chirurgical mélangé à de la limonade ou de la colle snifée !

Le tout étant d’assouvir une soif perverse et incoercible.

“Un drogué en état de manque est capable de tous les coups tordus. Pour se procurer sa dose il peut verser dans la délinquance et le crime organisé», avertit le médecin pour qui la solution réside avant tout dans la prévention par l’éducation et la sensibilisation.

“Les racines du mal sont dans la famille, l’école et la société en général. Les enjeux se situent à ces niveaux. Il faut empêcher les gens de goûter à la drogue plutôt que d’essayer vainement de les en extirper», suggère-t-il.

N. Maouche

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