L’exécutif municipal d’Ighil Ali a déclenché un mouvement de grève de trois jours (29, 30 et 31 décembre). Nous avons sollicité M. Djoulait Djamel, le P/APC, qui a bien voulu nous en dire plus.
La Dépêche de Kabylie : M. Le Président, votre exécutif s’est mis en grève. Qu’est-ce qui a motivé votre recours à cette forme de protestation ?
Djoulait Djamel : Le recours à ce moyen de protestation a été décidé consécutivement aux multiples blocages dont est victime notre commune de la part des services du contrôle financier. Ces blocages ont généré énormément de retard dans l’exécution de nos projets. Je vous citerais, à titre d’exemple, des factures portant acquisition de certains équipements sur le budget primitif, lequel est pourtant approuvé par la tutelle, mais qui ont été rejetées sans motifs valables par le contrôleur financier (CF). Dans certains cas, ce dernier a même outrepassé ses prérogatives. Il y a aussi le cas d’un employé de l’APC qui n’a pas perçu son salaire depuis 17 mois, par la faute de ces blocages à répétition. Est-il nécessaire de rappeler que nous avons adressé le mois de novembre dernier, une correspondance au wali à l’effet de tirer la sonnette d’alarme. Cette correspondance est restée, hélas, lettre morte.
Y a-t-il des projets de développement qui pâtissent de ces blocages que vous soulevez ?
Bien évidemment, nous avons des projets inscrits sur l’exercice 2014 des plans communaux de développement et qui ne sont pas lancés à ce jour. C’est le cas notamment des projets en rapport avec l’AEP et l’assainissement.
Quels sont les effets que vous escomptez de votre action ?
Les pouvoirs publics doivent prendre conscience de ce problème et le régler dans les meilleurs délais, car cela ne peut plus durer. La commune d’Ighil Ali s’est engagée dans une action pacifique, mais il faut savoir que toutes les collectivités se plaignent de cet écueil financier.
Pour conclure…
Nous lançons un appel aux autorités afin de prendre ce problème au sérieux et lever cet obstacle qui freine le développement des communes. Pourquoi ne songe-t-on pas à créer un contrôleur financier au niveau de chaque daïra ? Nous tenons à nous excuser, enfin, auprès de nos concitoyens pour le préjudice que notre grève à pu leur occasionner. Ils doivent comprendre que nous y sommes contraints et forcés. En définitive, notre action est faite dans l’intérêt de toute la population d’Ighil Ali.
Propos recueillis par N. Maouche
