Le verger oléicole en proie au vieillissement

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Comme il est connu, la localité d’Ath Mansour est de vocation agropastorale. Cette caractéristique ne date pas d’hier et semble se prolonger vers l’avenir, et ce, pour de bonnes décennies encore! La prédominance de l’oléiculture lui donne un cachet particulier, en ce sens que la quasi-totalité de la superficie agricole exploitable est plantée d’oliviers, dont l’écrasante majorité se trouve âgée de plusieurs décennies! D’après notre petite exploration des divers vergers oléicoles de cette commune, il est ressortit que la majorité des oliviers sont vieux, mais demeurent toujours productifs, heureusement ! Mais voilà l’ennui c’est que le rajeunissement, ou en d’autres termes la plantation de jeunes oliviers, n’est pas effectuée par les propriétaires des oliveraies. En tout, le parc oléicole est constitué d’oliviers vieux, alors que les jeunes plants sont presque quasi-inexistants, ce qui dénote du peu d’intérêt qu’accordent les oléiculteurs de la localité au rajeunissement du verger oléicole. Cela s’explique par la désaffection désolante qui touche cette filière, laquelle, en dépit de tout, est un appoint de taille pour les habitants de cette région déshéritée. Il n’y a qu’à voir tout cet engouement que suscite la commercialisation des olives sur les accotements de la RN5, où l’olive caracole avec 70 DA/kg, et pourrait rapporter 7000 DA/qt ! Ce n’est pas rien! Malheureusement, les propriétaires des oliveraies semblent se contenter du peu qu’ils ont, même si des subventions et autres aides sont proposées par le ministère de l’Agriculture pour l’octroi pour la plantation de jeunes oliviers, celles-ci semblent ne pas intéresser les oléiculteurs ! Faut-il souligner que dans la plupart des oliveraies, les terrains sont presque dégarnis, et peuvent recevoir de nouvelles plantations d’oliviers afin de densifier ces champs en cet arbre ô combien important. Cependant, il y a un autre constat des plus affligeants : l’avancée inquiétante du béton, avec ces nouvelles constructions qui voient le jour au détriment de centaines d’oliviers arrachés sans aucun état d’âme par les auto constructeurs. Ces mêmes oliviers, plantés par les aïeux comme legs ancestral et patrimoine matériel vivant, sont déracinés et jetés sur les berges de l’oued Sahel!

Y. Samir

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