Fetta,Yelis Idourar revient avec un nouvel album intitulé «Ezwith Aghebar Thekrem», (Dépoussiérez-vous et levez-vous), sorti en octobre dernier aux éditions Amazigh, il est disponible sur le marché et en vente chez tous les disquaires. Ce cinquième opus inclut onze (11) titres, brassage de différents styles de musique, Achouik, Folklore, Barouali, sentimentale, Chaabi et même du Charqui. L’artiste nous révélera avoir écrit l’intégralité des chansons de cet album et en avoir fait la musique «C’est un don que le bon Dieu m’a donné» nous dira-t-elle «j’ai toujours chanté mes propres chansons, ma propre poésie, je suis comédienne aussi, j’ai joué dans de nombreuses pièces théâtrales et dans pas moins de 23 films d’expression kabyle ainsi que des doublages» nous confiait Fetta. «A Yiqefafen» ou (les accompagnateurs de la mariée) est l’intitulé du premier titre de l’album qui comprend des poèmes issus du terroir «Thivugharin» comme on les appelle en Berbère où l’artiste fait revivre des poèmes ancestraux chantés par des femmes lors des mariages, des circoncisions et la nuit de la pose du Henné aux mariées. «Tevrayas I Moh» (elle divorça de Moh» est l’intitulée de la seconde chanson qui parle du conflit belle-mère, belle-fille. Les troisième et quatrième chansons «Usan-D Yak Lahbab» et «Dda 3li Ak-Dnini» sont des spéciales fêtes comme on dit, des chansons festives pour se lever et se dépoussiérer pour reprendre le titre de l’album «Ezwith Aghebar Thekrem» un véritable hymne à la joie. L’artiste rendra hommage à sa défunte mère dans la cinquième chanson «A Yemma A3zizen», (Ma chère mère). Nous retrouvons les tourments de la femme divorcée dans la sixième chanson intitulée «Yiwen Ur-T Ghadhagh» (je n’ai peur de personne). Fetta Yelis Idourar en digne fille des montagnes du Djurdjura rendra un vibrant hommage aux Chouhada tombés aux champs d’honneur et à la gloire de l’Algérie dans le septième titre de son album intitulé «Lzzayer Izzayriyen» (l’Algérie aux Algériens). Dans la huitième chanson «A Win A3zizen» (Mon bien-aimé) il est question du sentiment amoureux. L’artiste rendra hommage au combat de la femme dans la neuvième chanson «Melmi Ad-Ivan Ssah», (quand la vérité sera-t-elle révélée ?). La dixième chanson «Ul Yentar» (le cœur est malade) parle des problèmes rencontrés par la femme divorcée dans notre société traditionaliste et conservatrice. Le dernier titre traite de la sorcellerie, l’artiste s’interroge sur celle qui pratique la magie «Ayghar a Suth Uhachkul» (pourquoi usez- voue de sorcellerie ?!). Comme son nom d’artiste l’indique «Yelis Idourar» (fille des montagnes), Fetta qui cultive l’authenticité en digne fille de Laâzib Ouhedadh, dans la daïra de Tikoubaïne, s’est vêtue de deux robes kabyles différentes et parée de bijoux berbères qu’elle pose sur les deux faces de la jaquette de ce nouvel opus. Toutefois, l’artiste déplorera n’être pas assez sollicitée pour des galas pour aller à la rencontre de son public qui lui manque tant.
K.Talis

