«Vingt quatre mois sont déjà passés depuis le jour où, suite à leurs promesses alléchantes, nous avons fait reposer tous nos espoirs sur la nouvelle équipe dirigeante de notre chère commune pour rendre la vie de nos concitoyens meilleure. Hélas, aujourd’hui, nous constatons, avec une grande amertume, toute l’indifférence affichée par monsieur le président et son équipe à l’égard de nos préoccupations», écrivent cinq élus dans une déclaration publique affichée sur tous les murs de la ville. Les signataires en nombre de cinq, disons-le, forment l’opposition au sein de cette APC. Et d’enchaîner, en soulignant, qu’ils font face à de nombreuses entraves. On relèvera au total sept points entre autres gel de tous les projets de 2012 non encore lancés, le favoritisme et passe-droits concernant l’habitat rural, le logement social ainsi que le RHP, l’inscription des projets PCD (clientélisme et favoritisme), la marginalisation des élus du peuple dans la gestion des affaires de la commune, les passe-droits dans l’attribution des marchés, le mépris et intimidation et harcèlement à l’égard des fonctionnaires de la commune et de la population. Et de poursuivre leur réquisitoire en qualifiant la gestion de cette équipe de pifomètre où l’improvisation l’emporte sur la planification. «Et ce n’est pas un euphémisme de dire que vous avez failli à votre mission et à vos engagements pris lors de votre investiture, sans douter un instant de votre bonne volonté qui reste pour le moins insuffisante pour mener une barque nommée Ain Zaouia qui risque d’ailleurs de couler sans une prise de conscience rapide et efficace de la part des vrais patriotes qui sont déterminés à faire entendre leurs voix et celles des citoyens qui ont mis tous leurs espoirs en eux. In fine et pour endiguer le mal qui ronge notre commune qui vit l’un de ses moments les plus catastrophiques de son histoire», telle est la conclusion de ladite déclaration.
L’opposition attaque, l’exécutif contre-attaque
Les élus formant l’exécutif communal de l’APC n’ont pas tardé à répondre aux élus de l’opposition qui, dans leur déclaration, avaient critiqué la gestion de l’actuelle équipe. En effet, c’est avec une déclaration rendue publique signée par le maire et huit autres élus que les réponses ont été données aux points soulevés par leurs opposants. D’emblée, les signataires ont tenu à apporter un démenti en rapportant des preuves tangibles sur les efforts consentis pendant leurs deux ans de gestion aux «accusations». «Concernant le gel de tous les projets de l’année 2012, nous tenons à affirmer et chacun pourra le vérifier au sein de nos services que toutes les opérations ont été réalisées à l’exception du projet d’aménagement d’une route au village Bouhamou que nous avons décidé de surseoir en raison du lancement des travaux de gaz ville», écrivent-ils en premier lieu à l’intention de leurs administrés. Pour ajouter : «dans ce cadre, il faut préciser que l’équipe municipale actuelle a trouvé toutes les opérations au stade de décisions». Par rapport à l’habitat rural, les signataires du dit document soulignent que, depuis l’installation de cet exécutif, ils ont veillé à assurer les équilibres nécessaires entre villages et à assurer aux cas sociaux des décisions. «Les listes ont été soumises à l’approbation de l’Assemblée et affichées publiquement sans aucune contestation. Nous défions les auteurs de la déclaration d’apporter des preuves de passe-droits», poursuivent-ils. Pour les membres de la majorité le dossier du logement social a été traité avec la commission de daïra en tenant compte de tous les cas sociaux et toutes les contestations survenues après l’affichage de la liste des bénéficiaires ont été prises en compte en indiquant aux demandeurs leurs droits. «Le programme de RHP a été réservé aux sinistrés du village Ikouvaâne et un cas à Ait Saïd M’Hamed jugé grave par le CTC sur instruction de monsieur le Wali de Tizi-Ouzou suivi d’un recensement effectué avec le comité de Douar de Boumahni, du comité de village Ikouvaâne, un travail validé par le chef de daïra de Draâ El-Mizan», précisent les auteurs de la même déclaration. Au sujet des PCD, le maire et ses élus indiquent que leur orientation s’est faite en tenant compte des équilibres entres les villages et quartiers de la commune avec un maximum de concertation entre les membres de l’exécutif. «A cet effet, il faut signaler que tous les services sont mobilisés pour accélérer les procédures d’octroi des projets. Ce qui nous amène à parler de l’attribution des marchés dont on est accusé de passe-droits, une accusation grave qui nécessite des preuves que doivent présenter ces élus. D’ailleurs, nous demandons officiellement aux élus signataires de la déclaration de saisir la Justice», insistent-ils sur ce point. «Au sujet de la marginalisation des élus, nous tenons à préciser que toutes les assemblées ont été tenues dans les délais réglementaires et que le Président de l’APC, à chaque assemblée, a fait appel de se rapprocher des services pour s’imprégner de la gestion de la commune», notent-ils un peu plus loin. Et d’enchaîner : «En parlant du mépris et intimidations envers la population, on ne sait pas d’où est sortie cette allégation, sachant que depuis notre installation, on n’a jamais refusé de recevoir un administré de la commune même en dehors des journées de réception. Les élus signataires ont parlé d’intimidation et harcèlement, nous demandons des cas précis d’autant plus que la gestion du personnel est régie par le statut de la fonction publique des travailleurs de l’administration territoriale». Et en conclusion, les membres de l’exécutif s’engagent à asseoir une bonne gestion et à relever le défi de développement de la commune. «Nos seuls soucis à présent sont loin des accusations sans fondement qui ne mèneront à rien finalement», terminent-ils cette déclaration en guise de précisions destinées à leurs administrés.
Amar Ouramdane
