L’association Tarik Essalama de Béjaïa a organisé, pour la troisième année consécutive, une sortie de prévention, quelques heures avant le début des festivités de fin d’année.
Cette association active depuis cinq années dans le domaine de la prévention et de la sécurité routière. Ses campagnes de sensibilisation aux dangers de la route sont permanentes et récurrentes. Créée à la suite de celle d’Alger, fondée par Mohamed Lazouni (Echourti El Makhfi) , elle vise à sensibiliser la population aux différentes menaces que constituent la conduite et les conditions de circulation. Pour cela, elle associe les différents acteurs de la route, pour tenter de réduire le nombre d’accidents sur nos routes. Ainsi, elle travaille en collaboration avec les services de police, de gendarmerie et de la protection civile, en parallèle avec les professionnels de la route, tels les chauffeurs de camions, de bus et de taxis, et également avec le grand public. La sortie de mercredi dernier a été organisée dans ce cadre. Elle était destinée aux personnes qui allaient fêter l’arrivée de la nouvelle année, et qui avaient l’intention de consommer des boissons alcoolisées. L’objectif de l’association n’est pas d’empêcher les gens de boire. Selon son président, Youssef Chaouch, «Chacun est libre de boire. Mais si on boit, il faut absolument éviter de prendre le volant». La prise du volant après avoir consommé de l’alcool provoque la perte des réflexes, et empêche les conducteurs de maîtriser leur véhicule, et de faire face aux différents dangers de la route. La perte des réflexes empêche de réagir promptement face au danger. De plus, l’appréciation des distances, l’évaluation des risques sont faussés car le cerveau ne fonctionne pas dans son état normal. Ce qui emmène le conducteur à prendre les mauvaises décisions, ou alors à réagir en retard, ne pouvant plus éviter les accidents. Ce mercredi, les bénévoles de l’association Tarik Essalama se sont donné rendez-vous au niveau de l’entrée de la ville de Béjaïa, juste avant le pont de Scala. L’objectif de l’association était de distribuer quelques deux milles autocollants, avec le slogan : «Ne faites pas de votre dernier verre votre dernier jour». Ces prospectus ont été remis aux automobilistes qui ont bien apprécié l’initiative. Quelques-uns ont été surpris par cette action, puisque la plupart des gens, à ce moment-là étaient affairés à préparer le réveillon, tandis que ces bénévoles se souciaient de leur santé et de leur sécurité. Plusieurs conducteurs ont ainsi accepté de s’arrêter et d’avoir un moment d’échange avec les bénévoles, qui en plus de la sensibilisation aux méfaits de l’alcool au volant, ont demandé aux occupants des véhicules de se faire le relais auprès de leurs amis et connaissances tentés par l’alcool, en ce dernier jour de l’année. Parmi les bénévoles, il y avait le docteur Mustapha Benali, ancien médecin de la Protection Civile, en retraite. Il continue à activer dans cette association à laquelle il prête main-forte, surtout par son côté pédagogique. Ainsi, il n’hésitait pas à monter dans les autobus, et à parler aux voyageurs. En se présentant comme médecin, les voyageurs lui prêtaient l’oreille avec attention. Il insistait sur son expérience, et le nombre de blessés et de morts qu’il a dû retirer des carcasses de voitures accidentées. Ce n’est pas une vue agréable, et cela ne fait du bien à personne d’assister à ces accidents. Il vaut mieux prévenir, surtout les jeunes, pour qu’ils prennent conscience du danger que représente l’alcool au volant. La police, présente sur les lieux n’était pas en reste. Les agents de l’ordre ont également aidé les bénévoles de l’association, en demandant aux automobilistes de se mettre sur le bas-côté de la route, afin de prendre le temps de la discussion. Malgré le froid et la pluie, les membres de l’association se sont acquittés de leur tâche avec le sourire aux lèvres, ce qui n’a pas manqué de toucher les nombreuses personnes passant par cet endroit. Monsieur Chaouche nous a expliqué qu’en dehors de ce genre de sorties, l’association organise chaque mardi des déplacements dans les écoles pour sensibiliser les enfants aux dangers de la route et de leur inculquer les règles minimales de prévention. En même temps, l’association travaille avec nombre de grandes entreprises, à l’instar de Naftal, afin de sensibiliser leurs conducteurs aux dangers de la route, et de les encourager à respecter les règles de la prudence. Les camions poids-lourds constituent un grand danger sur la route, et le fait de sensibiliser leurs conducteurs améliore à coup sûr les conditions de circulation et de sécurité sur nos routes. Depuis trois années que cette initiative a été prise, l’association Tarik Essalama note qu’il n’y a pas eu de décès sur les routes de Béjaïa durant les réveillons. Ces animateurs sont convaincus qu’ils ont certainement contribué à diminuer le nombre d’accidents et de tués sur les routes. Ce qui ne manque pas de les encourager à persévérer dans leurs actions. L’Association organise aussi chaque année une grande conférence nationale pour étudier avec les différents acteurs de la route, les moyens d’améliorer la sécurité routière. L’année prochaine, le thème de la rencontre, que Mr Chaouche nous a confié en exclusivité portera sur «les distractions au volant». Autrement dit, les facteurs qui peuvent amener les conducteurs à perdre leur concentration lors de la conduite de leur véhicule : allumage de cigarette, recherche de CD dans la boite à gants, changement de station de radio, consommation de nourriture, de café etc… Ces conférences réunissent des spécialistes de tous bords et publient des recommandations qui sont soumises au ministère des transports, afin de s’en inspirer lors de la rédaction des nouvelles réglementations et les prises de décisions. Souhaitons-leur bon courage.
N. Si Yani